Une aventure ou une vraie histoire d’amour?

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Dans les années 80, pour Noël, je recevais en cadeau un livre qui relatait tous les grands exploits sportifs de l’année sous forme chronologique. Les tournois mondiaux de hockey, la Coupe du monde de soccer, les courses automobiles, le tennis, tout y était. Mais les seuls articles qui retenaient mon attention et surtout me faisaient rêver étaient les articles qui décrivaient en détail le fameux rallye Paris-Dakar.

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Oh que j’en ai passé des heures à lire et relire encore les articles sur le Paris-Dakar. Sans parler des photos de ces superbes motos qui à l’époque ne ressemblaient en rien à ce que l’on retrouvait chez les concessionnaires. Que je les ai regardées ces photos! Et vous dire à quel point j’aurais voulu posséder une de ces motos!

Évidemment, j’étais trop jeune pour posséder mon permis et encore moins une moto. En plus des réponses négatives que je devais essuyer chaque fois que je demandais à mes parents pour en acheter une…

J’ai donc dû me résigner. Je me suis ainsi tourné vers d’autres types d’activités. Le vélo de montagne, le quad et la motoneige faisaient aussi partie de mes passe-temps. Cependant, vous aurez sûrement compris qu’il y a un point commun avec ces activités et les photos des motos du Paris-Dakar qui me faisaient tant rêver. Ce point commun, c’est de m’évader hors des sentiers battus, de quitter l’asphalte. Voir autre chose que ce que l’on voit assis dans une automobile.

Le coup de foudre!

Les années ont passé, mais mes passions sont restées. Jusqu’au moment où je suis entré chez un concessionnaire pour des pièces de quad et que je l’ai aperçue. Une superbe BMW F700gs équipée en « offroad » qui me rappelait les motos qui m’ont tant fait rêver. « Quoi? Une petite 700gs? » me direz-vous. Oui, parce qu’à ce moment, les modèles offerts étaient pas mal moins nombreux. Et détail important, du haut de mes 1,70 m c’était pas mal la seule qui ne m’intimidait pas trop!

S’ensuivit une discussion avec ma femme pour avoir son approbation. Quelques coups de téléphone et bang! Me voici le propriétaire de la superbe moto aventurière et bien sûr, je me suis inscrit au cours de conduite moto! Eh oui, comme plusieurs j’ai fait les choses à l’envers!

Depuis, c’est plus fort que moi. Il ne s’agit pas d’une passion passagère, mais plutôt d’un mode de vie. Oui, je vis moto à l’année! 

Même si c’est la moto de type aventure qui m’a poussé à passer à l’acte, la moto en général m’a toujours attiré. Que ce soit une belle moto super sport ou une belle moto antique, peu importe la marque, la cylindrée ou le style, une belle moto restera toujours pour moi quelque chose de beau! Cependant, il n’y a rien, selon moi, comme la polyvalence et tout le pouvoir d’abolir les restrictions des motos d’aventure.

Des parcours, des groupes et de plus en plus d’adeptes

Je ne suis motocycliste que depuis une dizaine d’années. De par le type de monture que je roule, j’ai eu la chance de découvrir des endroits qu’ils m’auraient été impossible d’atteindre en custom ou encore en routière. 

Plusieurs associations de moto l’ont compris. Certaines offrent maintenant à leurs membres la possibilité de faire des randonnées avec des options de chemins non pavés. Ce qui permet aux membres possédant des motos de route de rouler sur des routes pavées et aux aventuriers de rouler sur des routes en gravier. Les deux groupes se rencontrent au départ et partagent le repas du midi ensemble. 

D’autres groupes n’offrent que du hors-route. Par exemple le club Moto Aventure Bois-Francs. Des passionnés de moto aventure sous tous ces aspects. Pour que ses membres puissent en profiter pleinement, il organise des randonnées structurées et sécuritaires. Ces randonnées sont menées par des motocyclistes d’aventure expérimentés et formés. Ce groupe offre même à ses membres de la formation en début de saison. Comme certains groupes sur route me direz-vous, effectivement, mais ceci nous démontre tout le sérieux de ces groupes.

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Encore plus!

Il faut aussi mentionner tous les groupes que nous retrouvons sur les réseaux sociaux. Des groupes comme Ridaventure, Moto Camping Québec, Moto Double-usage, Aventure Québec, etc.

Chaque groupe en offre pour tous les goûts à ces membres! Du trajet facile, pour ceux et celles qui préfèrent profiter au maximum du paysage, au parcours extrême… Ce dernier, vous l’aurez deviné, est réservé aux motocyclistes pour qui le mot aventure prend tout son sens. 

Avec toutes ces options de groupes j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui partagent le même mode de vie. Nous avons échangé sur des sujets allant du camping sauvage aux outils à trimballer lors des sorties. On discute aussi de techniques de pilotage, parce qu’une aventurière demeure une moto comme les autres sur route pavée. Mais hors route, le pilotage est différent. Il est essentiel de comprendre ces différences, mais je vous prie de me croire, ça en vaut grandement la peine!

Une sorte de langage universel

Tous ces groupes et associations sont au cœur d’une communauté passionnée qui partage connaissances, trucs et astuces. Des membres qui sont fiers de leurs randonnées, des coins découverts et qui partagent sans attendre leurs parcours. (Fichiers GPX) 

Des motocyclistes d’aventure qui se soutiennent. Beaucoup de positif et plein d’idées pour du développement de l’activité qu’est la moto aventure. Tout ceci dans le but de continuer à instaurer de belles valeurs, mais surtout de conserver le respect de la nature. Pour profiter longtemps de la chance inouïe que nous avons ici au Québec d’avoir un si beau terrain de jeu.

Des tripeux et des tripeuses qui s’entraident. Dans un monde où l’individualisme prend beaucoup de place, les aventuriers et aventurières sont toujours partants et partantes pour s’aider à réparer une crevaison, et ce même au milieu de nulle part entouré de milliers de mouches! 

On peut facilement constater que l’aventure à moto est tout autant sinon plus structurée que certains groupes sur route. Sans rien enlever aux groupes sur route, il faut admettre que la relève n’est pas toujours au rendez-vous. Plusieurs associations et groupes peinent à demeurer attirants pour les nouveaux motocyclistes.

Le petit quelque chose de plus…

La moto de route, fait vivre de belles sensations, fait voir de beaux paysages. La moto sportive utilisée dans son élément fait vivre toute une expérience à son pilote. Expérience qui est sur ma « bucket list » d’ailleurs. Chaque moto est une machine à fabriquer du plaisir pour la personne qui la pilote. Selon les goûts, les besoins et les aptitudes de chacun et chacune.

La moto d’aventure, selon moi, offre un petit plus qu’aucune autre moto n’offre. Ce petit plus, c’est le défi. Le défi d’avoir à piloter ce genre de moto dans des conditions pas toujours faciles. Et ce, même dans un trajet qui à la base était supposé l’être. N’oubliez pas que pour un chemin forestier, souvent une forte pluie peut grandement détériorer les conditions. Mais imaginez le sentiment d’accomplissement. Vous dégustez une bonne bière une fois arrivé au lac Loin à Saint-Perdu-du-Fond-des-Bois. Vous repensez aux obstacles que vous aurez eu à surmonter pour y arriver. Du chemin asphalté hyper sinueux au chemin de gravier en montagnes russes, la traverse d’un imposant trou d’eau. Vous savourez la satisfaction de se rendre à destination, en dépassant ses limites, simplement en y allant selon ses capacités. Tout ça avec un seul véhicule des plus polyvalents : la moto aventurière.

Dans mon cas, lorsque j’arrive à destination, ce sont les photos des motos des livres que je recevais en cadeau qui reviennent en tête. Après tout, c’est un peu là que tout a commencé. Aujourd’hui, c’est à notre tour de pouvoir vivre l’aventure à moto. Chacun et chacune à sa propre mesure.

Texte et photos J.P. Tremblay

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