Entrevue de Zabel avec Daniel Proulx et Luce Comtois

Entrevue de Zabel avec Daniel Proulx et Luce Comtois

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Dans le numéro précédent, je vous présentais Hélène et Jean-Paul Brodeur, impliqués pendant plusieurs années dans le monde de la moto. À leur tour, ils m’ont proposé de rencontrer Daniel Proulx ainsi que sa conjointe Luce Comtois. En donnant au suivant, ils m’ont permis de vous partager la passion de ces grands voyageurs et passionnés de moto tout comme eux. Luce et Daniel sont devenus, au fil du temps, leurs bons amis. Qui se ressemble s’assemble! Impliqué dans l’AMRN (Association motocycliste Rive-Nord) depuis plusieurs années, Daniel en est le président depuis maintenant quatre ans. 

Après avoir moi-même placé ma moto en hibernation, c’est un dimanche de novembre  venteux, mais doux, que je vais les écouter me partager leur passion…

Entrevue de Zabel avec Daniel Proulx et Luce Comtois

Zabel : Dites-moi, quand la moto est-elle entrée dans votre vie et comment avez-vous traversé les époques de votre vie de motocyclistes?

Daniel : Plus jeune, j’habitais Laval-des-Rapides. En 1974, j’ai eu un Honda 350 1972. J’ai même une photo avec ma fille assise dessus alors qu’elle n’avait que deux ans! Cette moto a laissé place à un Honda 750 qui a passé au feu dans l’entreposage hivernal. Ensuite, j’ai eu un Suzuki GT750 1976. Avec les enfants s’en est suivie une pause; la vie familiale ayant pris la première place. La moto est partie pour quelques années. Puis, les enfants ont grandi et sont partis. En 1995, je suis revenu à la moto avec un Gold Wing, a suivi un Vulcan Nomad et, depuis ce temps, j’ai toujours eu des motos. Mon rêve d’avoir un Harley-Davidson s’est réalisé en 2003 avec un FLHT spécial 100e anniversaire. Puis, en 2007, les 6 vitesses arrivèrent. J’ai donc changé de moto et je suis maintenant rendu à 150 000 km sur l’odomètre. L’hiver passé, je l’ai démonté au complet. Il ne restait que le frame! Je le connais mon bicycle! (rires) 

Zabel : Ouf, il fallait le remonter après!

Luce : C’est ce qui m’inquiétait! J’espérais que rendu au printemps, il ne manque pas de morceaux! (rires)

Daniel m’offre un Quick aux fraises…! (rires)

Zabel : Cet amour pour la moto vous a emmenés à vous impliquer au sein de la communauté motocycliste. Comment est-ce arrivé?

Daniel : Je suis entré dans l’Association motocycliste Rive-Nord au début des années 2000. Je m’y suis alors impliqué comme directeur de la sécurité pendant quatre ans. Depuis 2012, j’en suis le président. Luce est responsable de la promotion de l’AMRN. Avec notre centaine de membres, l’association est proactive : sécurité, fins de semaine de réadaptation, cafés-rencontres, rides… En septembre, pour la ride du président, nous sommes allés à Rivière-du-Loup. Nous étions 40 motos, 59 personnes, 23 chambres de louées! On est partis deux groupes de 20, à 10 minutes d’intervalle pour plus de sécurité et nous roulions en trio. L’office du tourisme du Bas-Saint-Laurent est venu nous rencontrer afin de planifier notre fin de semaine. Un petit cadeau de leur part attendait même les membres dans leur chambre! Le lendemain, pour notre ride : dîner à Edmundston et tour du lac Témiscouata. Quelle belle fin de semaine! Très belle implication de la part de l’Office du tourisme du Bas-Saint-Laurent. Merci encore! L’an prochain, pour la ride du président, on devrait se diriger vers l’Ontario. Je suis également moniteur Moto-Pro pour la Fédération des motocyclistes du Québec depuis douze ans. Je fais aussi de la formation pour les moniteurs. 

Zabel : Parlez-moi de vos voyages…

Daniel : En 2001, dans mon ancienne vie, j’ai fait un roadtrip d’une quarantaine de jours aux États-Unis. Cette année-là, j’avais écrit et partagé mon voyage « Le rêve d’une vie » dans la revue Custom Tour parue l’hiver suivant.

Depuis ce temps, je suis retourné à Sturgis en 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, et finalement en 2014. On dirait que c’est mon pèlerinage de biker. Les deux plus gros trips furent en 2008 (42 jours) et 2014 (21 jours). 

C’est alors que Daniel et Luce déplient et étendent la gigantesque carte routière par terre afin de visualiser cette aventure! (Je ne vous cacherai pas que j’ai un faible pour les cartes!)

Daniel : Notre trip de 42 jours, c’est ça! 16 235 km. 18 États. 

Zabel : Parlez-moi de vos coups de cœur!

Daniel : Nous avons eu plusieurs coups de cœur! La Moki Dugway (UT-261), tu roules, tu roules, et après plusieurs pancartes d’avertissement, un mur se dresse devant toi! Comment et par où on va passer pour monter? C’est alors que la route en lacet et non pavée nous mène au sommet. En prenant une pause méritée dans une des courbes, je tombe à genoux, j’avais les frissons, je tripais de voir ça! 

Luce : Il se mit à courir partout; il avait l’air d’une poule pas de tête. Je prenais des photos et je lui ai demandé : « Vas-tu être capable de continuer? T’as deux choix mon bébé : ou bien on continue de monter ou bien on redescend. » Daniel m’a dit : « Non, non. On monte et on verra bien en haut. » Heureusement, la route était de nouveau sur une surface moins émotionnelle. Ce fut toute une expérience! En haut, le Natural Bridges National Monumentnous attendait et nous a permis d’apprécier la nature et de relaxer. 

Daniel : La côte du Pacifique aussi! On a passé huit jours à l’explorer. Le quartier chinois de San Francisco où on a mangé dans un restaurant typique, original et délicieux! Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, la côte de la Californie, ce n’est pas chaud! La NV-50 aussi est spéciale, laLoneliest Road in America! Des centaines de kilomètres en ligne droite, une petite curve, une centaine de kilomètres en ligne droite, une petite curve. La piste de Bonneville et sa surface de sel, et que dire du fameux lac de sel. Impressionnant! On est allés voir Elvis à Memphis (TN). Très touchant. Le Nouveau-Mexique, l’Utah et l’Arizona sont des terrains de jeu incroyables.

Zabel : Vous n’avez jamais eu de problème à trouver des endroits pour dormir?

Luce : On réserve rarement à l’avance. En 2008, un soir, on roule sur la 89 et il ne fait pas beau. On cherche un motel, on trouve, mais c’est cher. Je me dis : « On vient de changer l’heure, il est encore tôt. Alors, continuons! On trouvera plus loin… » ERREUR! Le plus loin était très, très loin! Trois cellules orageuses s’occupaient de nous accompagner dans notre périple. On était découragés, il pleuvait, c’était noir et froid, on suivait un camion par ses lumières puisqu’on n’y voyait rien. Finalement, on s’est rendus à Flagstaff, en comptant les miles un à un pour finalement dormir dans un hôtel plus que miteux. Et le gars du lobby, cigarette au bec, toussait à s’époumoner… Je croyais qu’il allait mourir devant nous! Sur le coup, ce n’était pas drôle, mais aujourd’hui, ça fait des anecdotes à raconter! 

Daniel : En 2011, on a fait la Blue Ridge et on a adoré. La Dragon Tail aussi. Le plus récent voyage, c’est en 2014. Nous étions au total quinze membres de notre association et on passait par Sturgis. Habituellement, je descends à Sturgis en roulant 1000 km par jour pendant trois jours. Cette année-là, on l’a fait en quatre jours.

Luce : On l’a fait en quatre jours, car on est allés visiter le musée Harley-Davidson à Milwaukee! À voir absolument!

Daniel : Rendus à Sturgis, j’organisais les rides pour la gang parce que je connais bien la région, ça fait huit fois que j’y vais! On va toujours à Spearfish au même terrain de camping, chez Chris’ Campground, et on est très bien reçus. Après quelques jours, nous devions continuer notre route afin d’aller voir un spectacle de Céline Dion le 6 août à Las Vegas. Mais, tout en sirotant une p’tite bière au terrain de camping, on apprend que le show est annulé. Pour faire une histoire courte, on a réussi à se procurer des billets pour le 8 août. Donc, on décolle le dimanche, direction Las Vegas. Nous passons par la charmante ville de Cody au Wyoming avec toute son histoire, puis nous traversons le froid et humide parc de Yellowstone. 

Luce tient un journal de bord très précis de leurs voyages. Le kilométrage, les températures, les dépenses, et elle prend des notes.

Luce : C’est tellement beau l’Ouest! Le décor change de couleur au gré des kilomètres. Tu vis une journée riche en paysages, tu ne peux t’imaginer que ce soit aussi beau sinon plus le lendemain! 

Daniel : Arrivés à Vegas, on apprend finalement que le show du 8 est également annulé… On en profite donc pour découvrir Death Valley (CA). En quittant Las Vegas, on s’est dirigés vers Flagstaff, puis Arches National Park à Moab en Utah. Découvrir la 128 en longeant le Colorado, quelle beauté de la nature! 

Zabel : Mis à part les voyages, et le côté social de votre association, qu’aimez-vous particulièrement dans le monde de la moto?

Entrevue de Zabel avec Daniel Proulx et Luce Comtois

Daniel : J’aime beaucoup l’ambiance des bikeweeks. C’est comme un pèlerinage de bikers. Petite anecdote : à Sturgis, en 2004, j’aperçois nul autre que Indian Larry, cette légende du monde de la moto. Je vais le voir, lui achète un t-shirt, il me l’autographie. Quelques heures plus tard, je marche et je l’aperçois sur un bike dans une ruelle… Je me suis approché et j’ai pris une photo! Quelle rencontre! Quel souvenir! Le 30 août, soit quelques semaines plus tard, il mourait d’un bête accident.

Zabel : Vous voyagez toujours à moto? 

Luce : Pas toujours.En 2012, on a fait Compostelle. 1840 km à pied, de Paris à St-Jacques-de-Compostelle en Espagne. Quelle belle façon de voyager. Le rythme est bien différent de la moto. On y retourne d’ailleurs en 2017. 

Daniel : Je me souviens, après deux mois de marche dans les montagnes espagnoles, j’entends des motos tout en bas… Ahhh… Ça me donne la chair de poule. Soudain, de l’autre côté d’un superbe pont romain, Luce me précède et me dit : « Attends de voir l’apparition! » Quelques secondes plus tard, j’entrais chez un concessionnaire Harley-Davidson! J’ai laissé tomber mon sac à dos et j’ai pris une bonne bouffée d’air de shop de biker! (rires) Un baume! Nous avons eu droit à tout plein de cadeaux de la part du concessionnaire. 

Zabel : Merci Daniel et Luce de votre belle générosité! Merci d’avoir partagé avec les lecteurs de Custom Tour votre passion! Bien hâte de connaître l’histoire de votre ou de vos passionnés! 

Quelle merveilleuse rencontre avec des gens de cœur!

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