Rouler chez les cousins ! 

Rouler chez les cousins

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On ne se le cachera pas, l’Amérique du Nord révèle des endroits surprenants et fort agréables à découvrir à moto : les grands espaces, les Rocheuses, l’Atlantique, le Pacifique, le désert… Il y a tant à explorer! MAIS! De l’autre côté de l’océan, chez nos cousins français, on trouve un tout autre monde pour apprécier notre « sport » favori. Je dis  « sport »  car c’en est véritablement un sur le Vieux Continent : pas de danger de s’endormir! 

Pour plusieurs Français, la moto constitue un véritable moyen de transport au quotidien, et ce, durant toute l’année. Il faut savoir que la température dans le sud de la France ne descend que très rarement sous les 5 degrés Celsius l’hiver (mis à part en altitude). Beaucoup plus économiques que la voiture, les motos et les scooters se faufilent aisément à travers le flot de la circulation urbaine!

Depuis quelques années déjà j’ai le privilège d’accompagner des groupes de motocyclistes dans le sud de la France, et l’expérience demeure inoubliable chaque fois. L’aventure à moto est unique et vivre un voyage à moto, c’est exceptionnel! On retrouve en France des routes fabuleuses, un relief varié, une histoire enveloppante, une gastronomie hors pair ainsi qu’un climat parfait! Ces ingrédients de qualité composent la recette magique pour le motard avide de plaisir sur deux roues. La Provence, la Corse, les Pyrénées et les Alpes sont parmi les plus belles régions à découvrir…

Les routes :

Évidemment, je n’emprunte que très rarement l’autoroute. Je privilégie les routes panoramiques et parfois vertigineuses. Ces dernières permettent la plupart du temps d’admirer un décor remarquable méritant de faire la pause. Appareil photo en main, je suis toujours prête à capter ces moments présents où l’émerveillement tient éveillé mon cœur d’enfant. Routes étroites? Elles donnent presque l’impression d’avoir la largeur de nos pistes cyclables et, à double sens en plus! Champs de lavande, oliveraies et vignobles décorent agréablement mon parcours. Romarin, sarriette, origan et thym, au guidon de ma moto ces herbes de Provence me titillent les sens et m’ouvrent l’appétit! Puis, la Méditerranée bleu cobalt s’ouvre à moi avec son eau claire, les palmiers, le sable… pourquoi pas une pause lunch en bord de mer? 

La conduite :

Routes bucoliques, virages fréquents et routes escarpées exigent une attention et une concentration totales en tout temps. La conduite est souvent dynamique, énergique et fort amusante. Les virages s’enfilent les uns après les autres, puis, une plaine campagnarde nous permet de se reposer et d’apprécier le décor rustique. Mais attention! Dans les villes et en périphérie, c’est le festival du radar-photos. La limite de vitesse se doit d’être respectée afin d’éviter de mauvaises surprises. Sachez que les contraventions attrapées là-bas sont transférées dans votre dossier au Québec. En 2018, la limite de vitesse a d’ailleurs baissé à 80 km/h sur les routes départementales à double sens sans séparateur central, jadis à 90 km/h. Depuis, et à la suite de manifestations, 37 départements sont repassés à 90 km/h sur des certaines de leurs routes. Si vous empruntez l’autoroute, prévoyez les postes de péage, ils sont nombreux. Les ronds-points font également partie intégrante du circuit routier français. Très peu de feux de signalisation sur les routes, et croyez-moi, c’est merveilleux! La circulation s’en trouve beaucoup plus fluide et sans pertes de temps : on est loin des feux interminables de Fort Lauderdale en Floride! 

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L’interfile aussi est monnaie courante… Il s’agit de rouler un peu plus rapidement que le flot de la circulation, entre les voitures. Je ne privilégie pas cette technique avec mes groupes, considérant le manque d’expérience de ce type de conduite pour la plupart et la largeur de certaines machines (avec les sacoches), mais quand je suis seule, j’adopte volontiers cette façon de faire!

Le relief :

Le sud de la France, incluant la Corse (véritable montagne en mer), est constitué de montagnes surprenantes. Les Pyrénées avec ses 3400 m d’altitude (près de 12 000 pieds), les Alpes françaises (4800 m ou 15 700 pieds) et le Massif central entourent la belle Provence. Cols, défilés, gorges, calanques, autant de noms pour désigner des reliefs incluant des routes spectaculaires. Pour notre plus grand plaisir, il s’agit d’un véritable terrain de jeu pour les motocyclistes. Ces routes comblent et surpassent même nos attentes. 

L’histoire :

Je roule indéniablement dans un musée à ciel ouvert! Il n’est pas rare de circuler dans des lieux ayant plusieurs centaines voire des milliers d’années! Aqueducs romains, arènes, lieux préhistoriques, tours génoises, je laisse parfois aller mon imagination… J’aperçois alors soudainement un beau chevalier au détour, dans un de ces villages médiévaux fortifiés… Hé! Hé! Hé!

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La gastronomie :

Peu importe où l’on s’arrête pour manger, on ne se trompe pas. La gastronomie française ravit les papilles à tous coups et agrémente fort bien les journées de moto! Un figatelli corse, un doux rosé de Provence, une pointe de tarte tropézienne, un brocciu, les panisses marseillaises, une Pietra bien fraîche, autant de spécialités locales ne représentant qu’un bref échantillonnage de ce qui peut plaire à l’épicurien en nous. Bon, je salive déjà, rien qu’à y penser…

Les conditions météo :

La Provence, c’est 300 jours d’ensoleillement par année, rien de moins! Quand j’y vais, je privilégie le printemps et l’automne pour cette région et aussi pour la Corse, car il y a beaucoup moins de touristes et avec leurs 20 degrés le jour, c’est parfait pour rouler! Attention au mistral, ce vent intense du nord s’ajoute parfois à mes randonnées! Il arrive quand bon lui semble pour une durée de trois, six ou neuf jours! Oh! il ne s’agit pas ici d’un vent vous caressant le visage doucement, mais plutôt de celui avec qui vous entretenez un combat de boxe! Ha! Ha! Ha! J’exagère un peu mais… si peu… « Sportif » je vous l’ai dit!

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La faune et la flore :

Il n’est pas rare de croiser chèvres, vaches ou cochons sur la route. La prudence est de mise, mais le spectacle en vaut le détour. La rencontre de ces sympathiques petites bêtes, parfois avec la cloche au cou, fait partie de l’expérience en ajoutant des parcelles de bonheur à la mémoire de cette aventure à moto.

L’équipement obligatoire :

Au minimum un casque cachant les oreilles et homologué (¾, intégral ou modulaire, pas de « bols ») et des gants de moto (pas de demi-doigts) sont obligatoires à moto, idem pour le passager. Évidemment, les bottes, le manteau ainsi que le pantalon de moto sont fortement recommandés.

Au moment d’écrire ces lignes, mes billets d’avion sont achetés et je pars bientôt pour accompagner des groupes de sympathiques motocyclistes qui vivront l’aventure avec moi. Depuis maintenant plus de deux ans ces voyages sont sur pause et ça me manque énormément! De voir, de ressentir le bonheur et la joie de tous ces voyageurs-motocyclistes, ça n’a pas de prix ! Alors au plaisir de vous faire découvrir ces routes exceptionnelles où le ravissement et l’enchantement se côtoient afin de vous faire vivre une aventure d’exception à moto.

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