Megaride Méditéranéene

Megaride Méditéranéene

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Je dois l’avouer, j’ai réalisé un rêve encore impensable il y a peu de temps : faire de la moto en Europe (Italie et France). Nous étions 16 personnes, dont 7 couples sympathiques, le guide et moi, à se lancer dans cette aventure nommée Megaride Méditerranée et organisée par l’agence MégaVoyages, spécialiste des randonnées de moto sur le Vieux Continent. Voici donc le récit de ce périple outre-mer de deux semaines.

D’abord, j’ai vécu un faux départ le vendredi 4 mai gracieuseté de Westjet qui a annulé mon vol Québec-Montréal prévu à 14 h à cause d’un problème d’équipage. Elle a aussi retardé mon autre vol de 90 minutes. Résultat des courses : j’ai manqué le départ à Montréal du vol de 20 h 30 en direction de Venise. Mes sentiments se partageaient entre frustration, déception et résilience. Quoi qu’il en soit, une solution a été trouvée et ce fut le jour de la marmotte, le lendemain 5 mai, non sans avoir dû acheter un autre billet d’avion à fort prix, mais bon… au moins le voyage ne tombait pas à l’eau. 

Je suis donc arrivé, avec 24 heures de retard sur le groupe, le dimanche 6 mai à 9 h 45 du matin après un vol de nuit sans sommeil. Un chauffeur m’attendait à l’aéroport Marco Polo de Venise. Il m’a conduit à notre hôtel au lac d’Iseo, où j’ai rapidement défait mes valises pour les refaire avec mes sacs conçus pour les valises du BMW GS 1200. Il faut savoir que nous partions pour 13 jours avec des bagages minimalistes. Max, notre guide, est venu me chercher à l’hôtel. Pas de temps à perdre, il fallait rejoindre la gang dans une station-service et se rendre par la route au port de Savona afin de prendre le bateau de croisière qui devait nous amener en Corse. L’embarquement était prévu à 20 h, inutile de vous dire que nous avons roulé à un train d’enfer sauf pour la traversée de Milan, où le groupe s’est scindé en deux dans la circulation dense de cette grande ville. Le passage dans les nombreux tunnels en demi-lune des montagnes de Ligurie était impressionnant. Arrivés à temps à Savona, nous avons embarqué les motos, pris possession de nos cabines et soupé vers 21 h 30. Enfin un premier moment de relaxation après toutes les émotions vécues dans les derniers jours. 

Le bateau a accosté à Bastia tôt en ce lundi matin du 7 mai et nous dûmes le quitter rapidement. Et là débutait notre aventure dans cette belle ile française. Nous avons parcouru des kilomètres de routes ponctuées de courbes très serrées tout en longeant la mer. Génial comme panorama! Des troupeaux de chèvres qui broutaient sur le bord de la route contraignaient régulièrement le groupe à ralentir le rythme. Pause pour diner sur la terrasse d’un restaurant de Saint-Florent situé près d’une immense marina. On reprend la route, tout se passait bien jusqu’au moment où il fallut s’arrêter pour enfiler nos impers, puisque le reste du trajet vers notre hôtel à Corte s’est fait sous la pluie. Le séjour prévu en Corse est de trois jours. 

Mardi 8 mai : nous étions dix à braver la pluie, qui a tombé continuellement presque toute la journée. Un trajet spectaculaire nous attendait; nous roulions sur des routes hallucinantes situées sur le bord des falaises à notre gauche et des ravins en contrebas à notre droite. Comme seule protection, de petits murets de deux à trois pieds qui nous séparaient des précipices. L’expression « rester concentré sur la route » a pris tout son sens, un faux mouvement et c’était la catastrophe. Lorsque nous croisions des autobus ou des autos, la marge de manœuvre était très mince. À noter, les téméraires motocyclistes allemands, italiens et autrichiens qui nous dépassaient sans hésitation, et ce, même dans les courbes… Ouf! Nous avons traversé plusieurs petits villages (appelés communes) bâtis à flanc de montagne. Je suis impressionné par l’ingéniosité des Corses à construire des maisons et des routes à des endroits impensables et dans des conditions difficiles. La ville côtière de Calvi a été un premier coup de cœur. Malheureusement, nous n’y sommes que passé car c’était la fête de l’Armistice et plusieurs rues étaient fermées. Un arrêt pour diner, au milieu de nulle part, dans une auberge accueillante nous a permis de sécher un peu. Croisés sur la route durant la journée : des vaches, des cochons sauvages, des chevaux et encore des chèvres. À force de rouler, je découvre à quel point la Corse est belle et combien montagneuse. En fin d’après-midi, nous avons fait un saut dans la ville de Porto le temps de se réchauffer avec un bon capuccino. 

Mercredi 9 mai : le groupe diminue encore et nous ne sommes que huit à partir pour une virée plus aisée en direction sud vers la ville de Propriano. La route est belle et les courbes moins serrées que la journée précédente. Le diner dans un restaurant directement sur le bord de la mer fut un moment agréable, surtout que le soleil a daigné, quoique timidement, se pointer le bout du nez. Nous reprenons la route en direction nord afin de rallier notre hôtel, une route fermée en raison d’un rallye de moto nous a contraints à modifier le trajet. En plus, la pluie s’est mise de la partie… encore! Par la suite, un incident est venu assombrir cette fin de journée et mettre fin abruptement à l’aventure d’un couple attachant : Vicky et Yvan. Leur moto a glissé dans une courbe montante et Yvan s’est brisé la cheville droite. Branle-bas de combat, un pompier – non en service – arrivé en premier sur les lieux a pris le contrôle de la situation. Les deux Pierre et moi avons sécurisé les lieux en faisant la circulation dans les deux sens de la route en attendant les gendarmes. Les ambulanciers sont arrivés rapidement, ils ont amené le blessé et sa conjointe dans un hôpital de la capitale Ajaccio. Max et MégaVoyages ont été efficaces à planifier toute la logistique nécessaire au rapatriement de Vicky, Yvan et leurs bagages au lac D’Iseo. Le couple a grandement apprécié l’encadrement et le soutien fourni par l’agence; voici un des avantages à voyager sous la coupole d’une organisation bien rodée.

Remis des émotions de la veille, mais avec deux participants en moins, nous quittons Corte tôt le jeudi 10 mai pour nous rendre plein sud vers Bonifacio, où nous devons prendre le traversier pour la Sardaigne. La route est belle et la température clémente. Petite pause café à Tarco, situé en bord de mer. Nous sommes arrivés sur l’heure du midi à Bonifacio, selon moi la plus jolie ville de Corse, un vrai coup de cœur! Une marina splendide, et que dire de la citadelle-forteresse juchée sur le haut de la ville dominant majestueusement cette cité touristique. Après avoir diné sur une terrasse sur le bord de la marina, nous avons visité une partie de la ville en attendant le traversier de 15 h. Le décor au départ de Bonifacio était incroyablement beau avec ses falaises beiges altérées par des années d’érosion. La traversée fut de courte durée, après une heure nous arrivons à Santa Teresa, en Sardaigne. Une randonnée de deux heures nous a conduits à Olbia non sans avoir été obligés de nous arrêter – à nouveau – afin de mettre nos impers, car une bonne averse de pluie est venue pimenter notre arrivée. Nous logeons pour trois jours dans un superbe hôtel situé directement sur la mer dans le Golfo Aranci.

Dame Nature nous a gâtés en ce vendredi 11 mai, déjà à 9 h du matin il faisait plus de 20 degrés. Nous avons longé la côte est de la Sardaigne en direction d’Orosei. Pour le repas du midi, nous nous sommes retrouvés dans un endroit spécial et typique de la région, un hôtel-restaurant juché en altitude avec une vue panoramique à couper le souffle sur la campagne et les collines environnantes. Notre guide nous réservait une belle surprise en après-midi, nous avons descendu un col bétonné avec des courbes très serrées (tournantis) et avec en prime une vue spectaculaire sur la mer et les montagnes. Sans contredit, ce fut la plus belle journée en termes de température. En soirée, nous avons soupé dans un très bon restaurant situé sur la promenade d’Olbia. 

Samedi 12 mai : première journée relaxe sans moto pour moi, repos salutaire après six jours assez intenses. Le reste du groupe a fait une longue randonnée avec Max durant cette autre belle journée.

Dimanche 13 mai : c’est déjà le départ d’Olbia. Grasse matinée et diner à l’hôtel avant de reprendre la route vers 13 h pour une courte promenade dans l’ouest de l’ile. Après avoir traversé la commune de Tempio, nous avons fait une pause à Perfuga sur la terrasse d’un café. Prochaine étape, se rendre au port d’Olbia pour prendre un autre bateau de croisière qui nous ramènera en Italie. Juste préciser que le retour vers le port s’est fait sous la pluie… eh oui, encore de la flotte! L’embarquement sur le bateau s’est fait à 19 h 30, le temps de faire notre enregistrement et de mettre les bagages dans nos cabines respectives, nous étions conviés à un copieux souper dans un restaurant chic.

Aussitôt le bateau accosté à 7 h du matin en ce lundi 14 mai, nous avons procédé au débarquement des motos. Nous étions dans le port de Civitavecchia, près de Rome. Nous avons enfilé des kilomètres d’autoroutes à péage en direction sud vers la grande ville de Naples et sa voisine Pompéi. Le rythme était rapide sur l’autoroute, ça faisait du bien de pousser nos montures pour une des premières fois. Arrivés dans la ville de Pompéi, nous avons diné sur la terrasse d’un restaurant situé à quelques pas du site archéologique. Fait rare et exceptionnel, notre guide nous a octroyé une heure afin de visiter les ruines du site. Les vestiges de la vieille ville de Pompéi sont carrément intrigants et époustouflants, nous étions ravis et comblés d’avoir pu faire cette visite hors de l’ordinaire. On a repris la route pour traverser la belle ville de Sorrento; une seule chose, c’était durant l’heure de pointe, alors ce fut long et ardu sous un soleil ardent. Les nombreux scooters se faufilaient, nous dépassaient en faisant de l’interligne dans une circulation hyper dense. Ils étaient très habiles mais surtout audacieux. Qu’à cela ne tienne, notre patience a été récompensée car l’itinéraire prévu nous amenait sur la fameuse Côte Amalfitaine, un autre coup de cœur! 

De la beauté pour nos yeux ébahis, tellement de choses à voir tout en roulant, pas toujours évident. Heureux mais fatigués après une longue journée de route, nous sommes arrivés à notre hôtel situé au creux d’une falaise directement sur le bord de la mer. Magique comme endroit!

Mardi 15 mai : on se réveille sous la pluie. Départ vers 9 h afin de compléter la Côte Amalfitaine vers l’est. La circulation est dense et lente. Le temps pluvieux ne nous empêche pas d’apprécier le remarquable paysage avec les falaises et les communes à notre gauche et la mer à notre droite. Nous avons évidemment traversé la superbe ville d’Amalfi qui a donné son nom à cette célèbre côte. Nous reprenons l’autoroute en direction nord et traversons à nouveau Pompéi et Naples. La température est exécrable, plusieurs violentes averses nous tombent dessus alors que nous roulons à un rythme accéléré. Nous arrivons, tout trempés, à Narni (anciennement Narnia), dans le centre de l’Italie. C’est une ville médiévale tout à fait mignonne, d’ailleurs c’est celle-ci qui a donné l’inspiration à l’auteur de la série de films Les chroniques de Narnia. Après le souper nous sommes allés nous promener dans les rues illuminées de cette vieille commune, un moment inoubliable!

Mercredi 16 mai : nous quittons Narni, le temps est frais et nuageux, mais au moins il ne pleut pas. Direction la Toscane, que nous avons traversée très (trop) rapidement. Comme plusieurs, j’étais charmé par l’immense beauté de cette région. Ces douces collines verdoyantes à perte de vue. Ces villas de riches et ces domaines vinicoles qui dominaient plusieurs vallons. Ces nombreux cèdres étroits et hauts qui pointent vers le ciel ne faisaient qu’embellir un décor déjà fabuleux. Petite pause repas à Ponte d’Arbia et on repart en direction de Tellaro. On a vite constaté que le temps se gâtait, alors pas de chance à prendre, on s’arrête pour mettre nos impers. Bonne décision, car quelques kilomètres plus tard, nous avons subi une autre grosse averse… décidément! Nous sommes arrivés à destination vers 17 h bien contents de pouvoir s’installer pour deux jours dans un bel hôtel avec une vue imprenable sur la mer. 

Journée spéciale en ce jeudi 17 mai : d’une part, c’était ma journée d’anniversaire, et d’autre part, le timingvoulait que cette journée soit consacrée à la visite de Cinque Terre, donc pas de moto pour personne. Un bus nous a conduits dans la ville côtière de Lerici, où nous avons pris un bateau pour Porto Venere. De là, un autre bateau nous amenait vers les cinq villages de pêcheurs colorés appelés « Le Cinque Terre ». Journée ensoleillée pour agrémenter cette intéressante visite, entre autres, de Monterosso et Vernazza. 

Vendredi 18 mai : dernière journée de moto. Nous quittons l’hôtel tôt sous un ciel bleu en direction nord vers la vallée de la Trebbia. Pour y avoir habité, le célèbre écrivain Ernest Hemingway a déjà dit que c’était la plus belle vallée du monde. Je n’ai pas vu toutes les vallées, mais je peux quand même confirmer que M. Hemingway n’avait pas tort, le paysage est sublime. Nous avons enchainé une quantité phénoménale de courbes toutes plus serrées les unes que les autres. À mentionner, un court arrêt pour apprécier le pont de Bobbio construit par les Romains il y a plus de 2000 ans. Après une pause diner et le plein d’essence, ce fut le retour vers notre point de départ au lac d’Iseo. À 15 h, nous rangions les motos dans le garage de l’hôtel pour ainsi mettre un terme à cette grande randonnée. Un dernier souper de groupe dans un beau restaurant est venu clore l’aventure.

Le lendemain, le samedi 19 mai, c’était le départ pour quelques participants. En revanche, nous étions neuf à poursuivre le voyage par une visite de la populaire ville de Venise. Une journée merveilleuse d’autant plus qu’il faisait beau et que c’était cool de naviguer en vaporetto(bateau-taxi) sur les canaux de cette capitale culturelle unique au monde. L’arrêt à la très belle Piazza San Marco (place Saint-Marc) a été un fait saillant.

Ainsi, c’est le dimanche 20 mai que le retour au Québec était prévu pour le reste du groupe. Ah oui, j’oubliais, la porte arrière de l’avion ne se fermait pas bien, ce qui a contraint Air Transat à retarder notre vol de 2 h 15, alors vous imaginez le reste… j’ai manqué la liaison à Dorval pour le vol Montréal-Québec, quand ça va mal…

Autant vous le dire, une « megaride » ne convient pas à tous les types de motocyclistes. C’est exigeant, le rythme est effréné et il ne s’agit pas d’un séjour de repos, bien loin de là. C’est parfait pour les passionnés de moto qui aiment rouler constamment et intensément. J’ai apprécié cette première aventure de moto en Europe, ce fut une expérience enrichissante à plusieurs égards. Comme pour mes collègues de voyage, nous avons vu beaucoup de pays, roulé en masse (près de 3500 km en 12 jours) et appris tant de choses sur les voyages de moto en groupe. Ultimement, je suggère et conseille une « megaride » aux motocyclistes prêts pour une virée intense et inoubliable. Max, le propriétaire de MégaVoyages, est un excellent guide, il est expérimenté, connait les plus belles routes à emprunter et les meilleurs hôtels et restaurants où s’arrêter. On se sent en sécurité avec lui. Si un ou des motocyclistes se perd ou prend du retard (ça nous est arrivé), Max est là pour nous attendre ou pour aller nous chercher. À ceux qui seraient intéressés par une « megaride », rendez-vous sur le site web de MégaVoyages pour de plus amples informations.

Je profite de l’occasion pour remercier sincèrement Importations Thibault, qui m’a fourni l’équipement nécessaire à ce voyage. J’ai adoré l’efficacité du kit manteau-pantalon Dual Raid de Scott. Le kit d’imperméables de Scott, qui a souvent servi, a été d’une étanchéité remarquable. Le casque modulaire Scorpion a répondu à mes attentes, les bottes G-Air ainsi que les gants Scott étaient parfaits.

En terminant, j’aimerais vous présenter les participants à cette megaride et les saluer par le fait même : Vicky et Yvan, Svetlana et Pierre, Marie-Josée et Sylvain, Louiselle et Denis, Martine et Marius, Doris et Pierre, Nancy et Stéphane et Massimiliano alias Max.

Coups de cœur :

  • Villes : Calvi, Bonifacio, Olbia, Pompéi, Sorrento, Amalfi, Lerici et Narni.
  • Endroits : le lac d’Iseo, la baie de Naples, la Côte Amalfitaine, la Corse, la Toscane et le Cinque Terre.

À savoir :

  • Il y a peu de feux rouges en Italie, en Sardaigne et en Corse, ce sont plutôt des carrefours giratoires qui ont le don de ne pas ralentir la circulation.
  • Les aires de service en Italie sont conviviales et fonctionnelles, elles me font penser aux « On Route » en Ontario. Rien à envier à celles du Québec.
  • Max nous a donné une leçon sur la façon de conduire en Europe sur une autoroute à trois voies : toujours rouler sur la voie libre le plus à droite et libérer les voies du centre et de gauche réservées uniquement pour les dépassements.
  • L’essence se vend cher, entre 1,65 $ et 1,80 $ le litre.
  • Lorsque les motocyclistes vous dépassent en Italie, ils vous remercient en sortant la jambe droite, forme de politesse gentille et particulière.
  • Là-bas comme ici, la salutation de la main gauche entre motocyclistes est très courante.
  • Il est permis de faire de l’interligne en moto, ce qui décongestionne la circulation. À quand la même permissivité au Québec?
  • En 15 jours, nous avons fait 10 changements d’hôtels (incluant les deux nuits sur les bateaux de croisière).
  • Moto utilisée : BMW GS 1200, excellente moto, agile et docile à manœuvrer, surtout dans les courbes, puissante et bien équilibrée. Selon moi, c’est la moto idéale pour ce genre de randonnée.

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