La Harley-Davidson Pan America 1250 ST 2025 se positionne comme la réponse de Milwaukee aux amateurs de sport-touring. On reprend le moteur impressionnant de la Pan America Special, mais on le calibre pour la route, pas pour les chemins rocailleux, abonnez-vous à l’asphalte et aux courbes.
Moteur et performances
Sous le réservoir, qui contient généreusement 5,6 gallons, soit environ 21,2 L, se trouve le bloc Revolution Max 1250, un V-twin liquide de 1 252 cm³ délivrant jusqu’à 149 chevaux et 124 Nm de couple. Un gros calibre qui aime monter dans les tours tout en offrant un couple appréciable dès les bas régimes, parfait pour négocier des virages en douceur, ou pour accélérer sur l’autoroute.
Châssis et suspensions
La ST adopte des roues en alliage de 17 ″ avec des pneus Michelin Scorcher Sport, parfaits pour l’asphalte. La suspension est signée Showa, équipée d’un réglage électronique de précharge et de réglages manuels en compression et détente.
Résultat : une garde au sol en baisse d’environ 25 mm par rapport à la Pan America Special, un centre de gravité abaissé, une maniabilité accrue et une stabilité en virage nettement meilleure.
Freinage et électronique
Pas de compromis côté freinage : étriers Brembo Monoblock radiaux à quatre pistons sur disques de 320 mm à l’avant, et un étrier simple piston de 280 mm à l’arrière, du solide pour un arrêt franc et sans surprise.
La panoplie électronique inclut tout ce qu’on attend d’un bolide moderne :
- ABS en virage (Cornering ABS), freinage lié
- Contrôle de traction, régulation du patinage moteur (DSCS), contrôle de cabrage (wheelie), TPMS
- Quickshifter bidirectionnel (up/down) pour des changements de vitesse rapides, sans débrayer.
Confort et ergonomie
Le siège a été redessiné pour abaisser la hauteur de selle d’environ 12 mm (0,5 po), ce qui facilite la mise à l’arrêt, encore confortée par le système Adaptive Ride Height (ARH) qui abaisse automatiquement la moto lorsque tu t’arrêtes. Sur le marché nord-américain, ARH est de série.
Le profil est épuré : garde-boue avant mini, plexi fumé non réglable, repose-mains recouverts, tout en noir, pour un look plus affûté.
Technologie embarquée
L’équipement technologique est à la page :
- Écran TFT couleur tactile de 6,8 po,
- GPS et connectivité Bluetooth/USB-C avec commandes pour téléphone, musique, navigation,
- Modes de conduite (Road, Sport, Rain + 2 personnalisables).
Transport et ergonomie de conduite
Visuellement, la ST est plus compacte, plus académique, ses lignes musclées mais simples lui donnent une présence robuste et fonctionnelle. Elle transmet une allure de guerrière prête pour des virages sans demi-mesure, mais avec du raffinement.
Tarification
Elle est offerte à environ 24 999 $, soit le même prix que la Pan America Special. En configurant la moto avec quelques accessoires, le prix grimpe assez rapidement, un peu comme le compte-tours qui s’emballe.
Forces et limites
Points forts
- Moteur puissant et moderne
- Maniabilité améliorée, centre de gravité bas
- Électronique complète et intelligente
- Confort à l’arrêt grâce à ARH
Points à surveiller
- Prix élevé, surtout une fois pleinement équipée.
- Suspensions limitées comparées à un vrai ADV
- Pare-brise pas ajustable causant de la turbulence
Conclusion
La Pan America 1250 ST 2025 est un véhicule de sport-tourisme sérieux, armé pour dévorer les routes sinueuses avec virilité mais calme. Elle allie un design sobre et musclé, un moteur vigoureux, des suspensions réglées pour offrir du contrôle, et une électronique de pointe qui fait la différence. Elle promet une expérience routière convaincante, avec un petit clin d’œil technologique moderne.
Pour le rider québécois : c’est une moto qui te permet de t’amuser des Laurentides aux Éboulements, sans te sentir comme sur une charrette. Par contre, si t’avais dans l’idée de jaser de chemins de gravier ou d’extrême, vaut mieux viser une Special, parce que la ST, elle, veut que tu déposes ton genou sur l’asphalte dans les courbes.
La marque américaine propose autre chose que le vieux cuir avec les franges et les pipes qui sonnent comme un orchestre en plein délire. Les beaux jours qui ont fait la fierté de la marque semblent prendre un nouveau tournant. C’est une tentative innovante qui cible une clientèle plus jeune, et ça joue un brin d’arrogance à l’américaine qui leur ressemble.
2ᵉ opinion : elle pourrait aller plus loin dans le concept.
J’étais dubitatif quand j’ai vu la Pan America ST arriver sur le marché cette année. La « Pan Am » a quand même été conçue comme une aventurière avec une signature visuelle singulière et forte. Est-ce que réduire le diamètre des roues, modifier les tarages de suspension et quelques artifices esthétiques comme la petite bulle saute-vent suffiraient à en faire une autre machine ?
Après un galop d’essai de 400 km, cela n’en fait pas une machine trop différente et c’est tant mieux ! La Pan America est une machine sérieuse et bien née. Mais on constate avec plaisir qu’elle a été affutée pour le plaisir d’avaler du kilométrage de manière très compétente. La verve du moteur Revolution Max 1250 pousse fort mais de façon civilisée avec ses 149 chevaux. On prend plaisir à sentir la machine enfiler les virages docilement, même quand on la pousse. Le tout est exécuté en tout confort et en mettant en confiance le pilote.
Il y a beaucoup de potentiel dans cette moto et, en roulant le casque balayé par le vent, je me suis pris à rêver d’une version plus affirmée pour le sport touring. Cette machine pourrait être irrésistible avec un carénage complet et des coffres de bagage complets à l’arrière. Honda et Kawasaki proposent déjà la recette avec leurs NT1100 et Versys 1100 SE respectives. Oui, vraiment, je rêve de voir ce que Harley-Davidson pourrait concocter avec la dynamique et le confort de suspension déjà bien maitrisés et un avantage de 40 chevaux sur les modèles concurrents. Elle pourrait bien chauffer la BMW 1250 RT.
Équipements portés lors de cet essai :
- Casque: CKX Atlas
- Manteau: Oxford Montréal 4.0
- Bottes: Falco Liberty 3
- Gants: Leatt ADV Rally 5.5
Merci à Harley Davidson Canada et à Léo Harley Davidson qui ont rendu cet essai possible.