Avec la tendance à la moto aventure qui demande une adaptation du pilotage, quelques écoles de perfectionnement offrent des formations pour aider la transition ou simplement augmenter les connaissances. Mais pas besoin de partir à l’aventure pour s’offrir une formation. Peu importe le type de moto que vous avez, le type de randonnées que vous faites ou même avec toute l’expérience que vous possédez, pensez-vous encore qu’une formation de rafraichissement ne soit pas vous?
On roule depuis des années, on accumule les kilomètres… et on finit par croire que l’expérience suffit. Combien de fois ai-je entendu quelqu’un me dire : « Ça fait plus de 20 ans que je fais de la moto… j’vois pas ce que tu pourrais m’apprendre… », le tout avec un sourire légèrement teinté d’arrogance… À ceci je répondais, souvent à moi-même parce que la personne ayant déjà quitté : « Voici la preuve que l’on sait ce que l’on sait, mais que l’on ignore ce que l’on ne sait pas… » Parce qu’expérience ne va pas toujours de pair avec connaissances. Et vice versa.
Nous le savons, la moto est un monde où l’orgueil, souvent mal placé, interfère avec le bon sens. Avec la logique et aussi avec l’humilité.
Mais je crois franchement que si nous nous posions la question différemment la réponse nous porterait surement à réfléchir. Si au lieu de me demander, ai-je besoin d’une formation de rafraichissement, je me demandais : est-ce que je pilote vraiment mieux qu’il y a cinq ans, ou est-ce que je répète les mêmes gestes par habitude ?
Ces gestes sont ce que l’on pourrait appeler des réflexes. Des gestes que l’on fait, sans trop savoir comment, ou encore exactement pourquoi mais qui finissent toujours par ressortir, et faire en sorte que l’on finit malgré tout par revenir à la maison.
Qu’est-ce que mes réflexes disent de moi?
On se fie à nos automatismes pour éviter un obstacle, gérer une perte d’adhérence ou négocier une section difficile. Mais d’où viennent réellement ces réflexes?
D’une formation?
D’un ami?
D’une vidéo YouTube de 30 secondes?
Ou d’un geste improvisé un jour qui est devenu, par répétition, un faux bon réflexe?
Si ses réflexes nous permettent de se sortir du pétrin, il est facile de croire que nous faisons la bonne chose. Mais, serait-il possible de faire mieux? Comment savoir si je me fie qu’à mon expérience? Mais aussi, vue d’un autre côté, j’ai toujours réussi de cette façon, pourquoi changer?

Un petit parallèle avec le travail
Dans n’importe quel milieu de travail, on accepte l’idée qu’il faut se mettre à jour : nouvelles procédures, nouveaux outils, nouvelles technologies. On comprend que ce n’est pas une remise en question de nos compétences, mais une manière d’évoluer, de rester efficaces et de réduire les erreurs. Pourtant, sur la moto, cette logique disparaît souvent. On roule comme si rien ne changeait… alors que tout change : les motos, les pneus, les électroniques, même les surfaces qu’on affronte. Finalement, la moto demande exactement la même chose que notre travail : un motocycliste ne doit jamais se contenter de ce qu’il sait, mais devrait choisir de rester pertinent, actuel, et mieux préparé pour les situations où il n’aura pas le droit à l’erreur.
Mes connaissances, mes limites
Même avec des connaissances de bases, soit celles reçues lors du cours pour obtenir son permis moto, ou encore en effectuant des tours de la grange en petit double usage dans sa jeunesse, on peut faire de la moto. Mais avec des limites qui n’ont d’égales que nos connaissances, peu importe la moto.
Comme mentionné ci-haut, au travail les choses évoluent et il en va de même pour les motos. Les motos actuelles sont littéralement à des années-lumière de ce qu’on roulait il y a 10 ans :
- ABS ultra rapides et précis en fonction de l’inclinaison de la moto.
- Suspensions réglables à la volée,
- Modes de traction avancés et dosables,
- Sélecteur de vitesses intelligents,
- Géométries des motos plus étudiées que jamais,
Alors la question devient simple : est-ce que j’ai les connaissances pour exploiter la technologie… ou est-ce que mes réflexes me poussent inconsciemment à me battre contre elle?
C’est alors que, plutôt que de se dire : « Ça fait 20 ans que je roule », nous devrions nous demander : « Ça fait combien de temps que j’ai amélioré ma technique ? »
Le motocyclisme, que nous le voulions ou pas est une activité à risque. Avec des motos qui sont de plus en plus performantes. Dans un environnement de plus en plus hostile aux motocyclistes.
Autant sur une moto aventure capable de nous emmener loin ou une belle routière toute équipée, les motos ont évoluées, au point ou pour le motocycliste, ce n’est plus le nombre d’années expérience qui importe, c’est l’évolution.
Et cette évolution, sans encadrement… elle stagne. On ne peut pas corriger ce qu’on ne voit pas ou ne connait pas.
Des signes qui ne mentent pas
Si vous avez toujours rouler de la même façon et que vous avez toujours obtenue les mêmes résultats, il se peut qu’au final vous vous en contentiez. Ce qui est normal quand on ne sait pas comment faire autrement.

Est-ce que je finis mes journées en contrôle… ou vidé?
Un bon pilote ne force pas: il gère.
Il transfère le poids au bon moment, économise son énergie, respire, anticipe.
Quand on finit une journée complètement détruit physiquement, ce n’est pas forcément parce que le terrain était “dur”… parfois, c’est la technique qui manque.
Et ça, on ne s’en rend pas compte tant qu’on n’a pas goûté à une approche plus fluide.
Maux de dos ou mains engourdies
Si votre moto est équipée de 1000 et 1 accessoires pour améliorer le confort mais que ce n’est toujours pas au point, avez-vous déjà penser que le problème est peut-être dû à une mauvaise posture ou mauvaise technique? Ou encore une mauvaise ergonomie que seul un formateur pourrait voir et vous aider à corriger sans la moindre dépense pour acheter un autre accessoire?
Et si la formation n’était pas une correction… mais une accélération?
La formation moto est souvent perçue comme un “rattrapage”. Pourtant, la vraie question est plutôt :
Et si une journée de cours me permettait de gagner ce que j’aurais mis cinq ans à découvrir seul? Mais surtout, une formation lorsque bien choisie selon vos besoins, vous donnera un seul son de cloche. Youtube et toutes les plateformes numériques sont de véritables sources pratiquement sans fond pour de l’information, Mais trop souvent généralisé. Le type sur Youtube vous donne sa version selon sa perspective. Mais pas toujours selon vos besoins. En revanche, un instructeur durant la formation, sera à vos côtés, capable de voir les choses à travailler, mais surtout capable de vous faire comprendre le pourquoi du comment. Avec des résultats concrets et pratiquement instantanés.
Un instructeur voit les détails qu’on ne sent même pas :
- la position du corps
- un transfert de poids une tension inutile dans les bras
- un regard trop proche
- un frein trop long, ou trop court.
- mauvaise utilisation du frein avant ou arrière.
- mauvaise compréhension de l’embrayage.

Ce sont de petits ajustements qui changent tout, et qu’on ne découvre pas par soi-même.
Plusieurs options
Que ce soit pour une formation uniquement sur route, le programme Motopro de la FMQ, Moto Précision ou encore Moto TopGun sont d’excellentes façons d’augmenter ses connaissances et compétences.
En mode aventure ou double usage, Académie Ridaventure, Touareg Aventure et Moto Vision Aventure offrent chacune des programmes diversifiés avec différentes approches, pour convenir à plusieurs besoins et surtout à plusieurs niveaux.
Fait vécus
J’ai eu l’occasion l’an passé, de donner une formation à un type qui avait plusieurs années de moto derrière la cravate. Comme il s’agissait d’un cadeau qu’il avait reçu, il était un peu septique et n’avait pas nécessairement de très hautes attentes. À la fin de la journée, je vais toujours me souvenir du sourire qu’il affichait en retirant son casque et lorsqu’il m’a dit :’’t’as pas idée à quel point tu m’as redonné le goût de rouler avec ma moto, parce que maintenant je la comprends et je sais comment travailler avec elle…’’
En une journée, lui et moi avions fait une mise à jour de ses connaissances. Il était maintenant au même niveau que sa moto. Il avait gagné en contrôle mais il avait aussi appris à être pro-actif dans ses manœuvres plutôt que réactif.

la formation, le meilleur allié
La formation continue, est selon moi la chose la plus importante. Il n’y a rien comme les compétences pour que la maitrise prenne toujours le dessus sur la chance. Car la maitrise, c’est ce qui te ramène à la maison et te permettra de retourner rouler encore et encore.


