Entrevue de Zabel avec Sylvain Bergeron

Entrevue de Zabel avec Sylvain Bergeron

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Sur la route de mes rencontres avec des passionnés, Daniel et Luce nous partageaient, dans le dernier numéro, leur amour de la moto. En donnant au suivant, ils m’ont permis de rencontrer et de vous présenter Sylvain Bergeron, responsable en sécurité et moniteur pour Moto-Pro FMQ depuis 2007. Daniel a donné plusieurs cours de moto avec Sylvain et il me dit qu’il « mange » de la moto! Sylvain a également fait de beaux voyages aux États-Unis ainsi qu’en Europe. Il conclut en me disant que c’est un « bon Jack »! Pour Sylvain, les kilomètres s’additionnent allègrement dans le plus pur des bonheurs. 

Par un glacial et craquant matin de février, c’est en serpentant les charmants chemins ruraux de la Montérégie que je vais à la rencontre d’un grand passionné!

Entrevue de Zabel avec Sylvain Bergeron

Zabel : Sylvain, comment a débuté ton expérience avec la moto, quel événement t’a donné la piqûre?

Sylvain : Je suis né en 1958. Ma première expérience à moto se réalise à St-Alexis-des-Monts. Vers l’âge de 10 ans, on m’installe sur un mini-trail, on me montre où est le gaz… mais pas le frein! Ma courte ride s’est donc terminée sur une galerie… (rires) Je n’ai jamais été capable d’arrêter! C’est pourquoi maintenant, quand je donne mes cours de moto, je me présente et je conte cette anecdote en disant aux participants que, depuis, je me tiens loin des galeries! On apprenait à la dure dans ce temps-là! La piqûre, elle, est arrivée quelques années plus tard grâce à un film qui m’a particulièrement marqué : On Any Sunday (1971)* de Steve McQueen.

Zabel : Donc, à partir de ce moment, les motos occupèrent une place importante dans ta vie?

Sylvain : J’ai toujours été entouré de motos! J’ai d’abord eu un mini 60 DT que mon père m’avait acheté et que j’ai usé à la corde… Puis, à l’âge de 17 ans, je suis entré dans l’armée et aussitôt le camp de recrues terminé, on m’a envoyé à Cold Lake en Alberta. Ensuite, j’ai ridé hors route intensément. J’ai eu un BSA Lightning 1971, avec unshiftersuicide à gauche, c’était spécial! Le réservoir à essence était peinturé mauve à la canette! (rires) J’ai eu des Honda, des Yamaha, un Husqvarna… J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à rider

Zabel : Ta complice de vie conduit sa moto aussi? 

Sylvain : Oui! On s’est mariés en 198…5 (légère hésitation… rires!) et s’en est suivie une période un peu plus tranquille. Notre cadeau de mariage, c’était la moto du beau-père! Un vieux R100/7 BMW qui nous a transportés jusqu’au lac Louise! Lyne a eu son permis de moto avant même qu’on se connaisse, alors parfois, c’est elle qui s’assoyait en avant et moi je devenais passager! 

Zabel : Donc, après une pause de quelques années, tu t’es remis aux deux-roues?

Sylvain : J’avais toujours un motocross prêt à partir à l’aventure. Mon beau-père et mon beau-frère avaient des motos (BMW) qu’ils me prêtaient à l’occasion. On partait aussi des weekends. C’est en l’an 2000 que je me suis vraiment remis à faire de la moto. Je me suis acheté un WRS et je suis allé suivre des cours à la FMSQ (Fédération des motocyclistes des sentiers du Québec). 

Zabel : Parle-moi de ton implication dans la communauté motocycliste.

Sylvain : Pour moi, il est important de faire partie du monde motocycliste. Il faut se tenir pour défendre nos droits. Au Québec, on est quand même privilégiés, car partout ailleurs au Canada, cela coûte plus cher de rouler à moto et, surtout, on a l’assurance incluse. Je suis moniteur Moto-Pro FMQ depuis 2007, et je suis l’administrateur de la Fédération pour la sécurité. Impliqué également au niveau régional, au niveau des clubs, pour moi la sécurité en moto est primordiale. Je fais également partie de l’AMST (Association Moto Sport Touring du Grand Montréal). Au-delà des différences de motos, de la rivalité qui parfois s’installe, il est important d’unir nos forces pour se faire reconnaître! S’impliquer, travailler en collaboration avec la SAAQ pour développer des incitatifs à la sécurité. 

Entrevue de Zabel avec Sylvain Bergeron

Zabel : Tu dois avoir un horaire assez chargé?

Sylvain : Les fins de semaine de mai et juin, je ne ride pas beaucoup, car je donne des formations (à moins que j’aie à me déplacer à Sept-Îles, j’en profite pour faire quelques kilomètres!). J’ai quand même 38 000 km au compteur pour ma saison 2015! 

Zabel : Wow! Tu dois te lever la nuit pour rouler?

Sylvain : Ah! Ah! Non! Mais par exemple, la fin de semaine du 20 septembre 2015, il faisait beau et la température était parfaite! Des copains et moi avons fait Montréal, La Tuque, Chambord, Tadoussac, Baie-Comeau – où on a couché – et le lendemain, un aller-retour à La Manic, puis Natashquan et pour finir Montréal. 

Je travaille à 6 kilomètres de chez moi. Quand je prends mon auto, je me lève, je déjeune et je pense à ma journée. Tandis que l’été, c’est plutôt ma moto qui m’attend. Je me lève, je déjeune, je pense à ma journée, je mets mon casque et oups! Je fais 25 kilomètres pour me rendre au travail! Ça vaut la peine!

Zabel : Léger détour! (rires) 

Sylvain : J’ai une moto antique, un vieux GS que j’ai monté pour le rough avec des « tires à pitons ». Celui-là, ça ne me dérange pas de l’échapper. Les nouveaux GS, ça fait pleurer! Je suis plus vieux, mais pas plus intelligent! (rires) 

Zabel : Tu t’impliques également pour des causes?

Sylvain : J’ai fait un Ironbutt en 2010, le défi moto espoir : 1824 km en 24 h (on l’a fait en moins de 24 h… Chut…) 

Une autre belle expérience vécue, on est allés visiter un centre jeunesse, et les jeunes contrevenants ayant eu un bon comportement avaient droit à une ride en moto. Au retour, ils nous avaient préparé un pique-nique. On parlait de motos pour déstigmatiser le monde des motards. Image de fraternité, de respect… Également pour le Camp Papillon, qui donne un moment de répit aux parents d’enfants handicapés; on a ramassé des sous avec la Fédération pour rénover les chalets, etc. 

Zabel : As-tu voyagé à moto?

Sylvain : Mis à part mon voyage de noces au lac Louise en Alberta, j’aime bien aller faire la Tail of the Dragon(129, NC, TN). On est allés au Dakota du Sud, à Sturgis, on a aussi vu les Badlands lors d’un rassemblement de BMW à Billings au Montana. Nous avons également eu le privilège de faire quelques voyages en Europe. En 2011, le sud de la France et les Alpes italiennes. La deuxième fois, l’Italie (Rome, Vatican). Puis en 2014, la Corse, la Sardaigne, l’Italie, la Côte amalfitaine et la Côte d’Azur. On a passé une semaine dans les Dolomites. On a vu des sangliers et des cochons sauvages tout en constatant qu’il ne faut pas boire d’eau gazéifiée avant d’aller en hauteur! (rires) Petite anecdote en Italie concernant l’interfilage (rouler entre les voitures) en Europe. On est à Milan. À droite complètement, ce sont les scooters. Nous sommes dans le milieu à quatre motos et notre guide me dit : « Suis-moi! ». Entre les véhicules arrêtés, on file et tout d’un coup, on s’arrête, les rétroviseurs nous empêchant de passer. Une Audi. La vitre teintée se baisse, le chic conducteur voit qu’on est du Québec et se met à nous jaser! Il rabat son rétroviseur et nous laisse passer! Wow! Chic type!

Zabel : Un voyage de prévu en 2016?

Sylvain : Cette année, j’aimerais aller à Goose Bay au Labrador, peut-être aussi découvrir la côte du Pacifique. Voyager, ça nourrit! 

La moto, c’est un mode de vie! La moto fait partie de ma vie. Ça fait 32 ans que je travaille et ça fait 45 ans que je fais de la moto! La plupart de mes amis et mon entourage font de la moto.

Zabel : Merci Sylvain de ta générosité! C’est un réel plaisir de partager ton histoire aux lecteurs de Custom Tour. Qui sera ton suivant? À suivre!

*On Any Sunday, 1971, un documentaire qui suit la vie des coureurs de moto et des amateurs de course, y compris l’acteur Steve McQueen. Posant d’abord la question « Pourquoi le font-ils? », ce film se penche sur les gens qui consacrent et parfois risquent leur vie à la course sur des pistes et des cours hors route à travers le monde.

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