Entrevue Avec Martin Janelle

Entrevue Avec Martin Janelle

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Dans le dernier numéro, je vous présentais le passionné et impliqué Martin Lauzon. Il m’a proposé, en donnant au suivant, de rencontrer et de vous introduire son passionné : Martin Janelle. Étant tous deux dans la même association de moto, ils ont également partagé le même travail et une belle amitié est née. Retraité depuis une dizaine d’années, Martin parcourt à son rythme (qui n’est pas lent, croyez-moi!) les routes de l’Amérique du Nord. 

Zabel : Comment s’est passé votre premier contact avec la moto?

Martin : Il y a un bon bout de temps, au début des années 1970, j’ai commencé à faire de la moto « pas de casque ». Mon frère avait un Honda Custom 750 avec le siège bien droit qu’il transforma en chopper : quatre cylindres, pas de suspension, cadre rigide, deux épées croisées en guise de dossier, c’était quelque chose! J’ai eu la chance de faire de la moto avec lui. J’étais assez jeune et je me souviens qu’il m’avait dit : « C’est la dernière fois là! La prochaine fois, va falloir mettre des casques! »

En 1973, il était interdit d’entrer à moto sur le territoire montréalais sans casque protecteur. La loi s’étendit au Québec entier en 1974.

Un jour, chez mon grand-père, alors qu’il y avait une Java 305 1967 dans la grange, mon oncle décide de sortir la machine. On n’avait jamais vu ça de proche. Ils font partir le moteur, puis trois ou quatre folies plus tard, mon oncle me dit : « Tu dois être capable de conduire ça, Martin? » Je me souviens, les vitesses étaient à droite! J’embarque alors ma sœur et on est allés faire le tour du village, à Saint-Guillaume, sans faire un seul arrêt, car mes pieds ne touchaient pas par terre! J’ai alors su que j’étais capable de conduire une moto! (Rires)

Zabel : Quelle a été votre première moto?

Martin : C’est en 1980 que je me suis acheté ma première moto : un Enduro. C’était un beau compromis pour moi, car j’adorais faire de la trail dans le bois et je pouvais rouler également sur la route. C’est là que j’ai appris à faire de la moto pour vrai, dans la vase à sauter des obstacles… Pendant trois ou quatre ans, j’allais travailler avec ma moto jusqu’à tard dans la saison. Il arrivait même parfois que je doive casser la glace entre mon casque et mes cheveux pour pouvoir l’enlever! (Rires

Zabel : Un vrai de vrai! 

Martin : Ensuite, j’ai dû mettre de côté la moto pendant quelques années, les responsabilités familiales avaient priorité et l’état de la moto commençait à se dégrader à force de tomber…

Zabel : Quand avez-vous donc renoué avec votre passion?

Martin : En 1996, je vois un gars passer sur la rue avec une belle moto, un look « Easy Rider», parfait pour moi. Mais une housse de cuir couvre le réservoir et je ne vois pas la marque. Je vais voir le propriétaire et lui demande… Je me suis alors acheté un Suzuki Intruder 1400. Je l’ai eu de 1996 à 2004. À cette époque, on ne faisait pas de « grandes rides», disons qu’aller à Val-d’Or représentait la plus longue équipée…

Zabel : Qu’est-ce qui vous a fait changer de moto?

Martin : J’ai la chance d’avoir une partenaire de vie qui adore faire de la moto! Comme passagère, elle en redemande! Pour plus de confort, c’est donc en 2004 que j’achète ma première Honda Goldwing, équipée pour faire de longues randonnées. 

Zabel : Puis est arrivé un point marquant dans votre vie?

Martin : Oui! En 2006, je prends ma retraite et je dis : il faut fêter ça! J’ai alors une invitation pour aller à Vancouver et c’est à ce moment qu’on a commencé à planifier le roadtrip! Puis GO! Trente jours à traverser le continent d’est en ouest : Edmonton, Jasper, la route des Glaciers, Banff, Lac Louise! C’est d’ailleurs à Lac Louise que l’on mange les meilleurs clubs sandwichs au monde!!! On a roulé la vallée de l’Okanagan, le mont Whistler, découvert Victoria, visité les Butchart Gardens. Ça faisait maintenant deux semaines qu’on avait quitté la maison. On est donc descendus vers le sud pour faire un retour par les États-Unis : Yellowstone, mont Rushmore, avec le trailer, c’était SUPER! Lors de ce voyage, j’en ai profité pour faire raser mes cheveux longs pour une bonne cause : une somme de 3800 $ a été remise à la Société canadienne du cancer.

Zabel : Comment planifiez-vous vos voyages à moto?

Martin : Avec mon association de motocyclistes, nous avons une convention annuelle et la destination change à chaque fois. Ça nous permet de faire de beaux voyages et de découvrir de nouvelles places. 

Zabel : Intéressant! Et à quoi ressemblent vos destinations?

Martin : En 2007, nous avons été à Milwaukee, on a visité le Art Museum et la Miller Brewing Company. Cette année-là, on est également allés en Floride, à St. Augustine, à Clearwater… Lors de ce dernier voyage, on était fin octobre. On gelait en Virginie avec de la glace et du givre sur nos motos et rendus au Québec, une température chaude nous attendait! Cette année-là, on commençait à se promener pas mal… 

En 2008, on est allé à Peoria, en Illinois. Depuis plus de trente ans, il y a, à New York, un rendez-vous annuel pour les motocyclistes. L’organisation ramasse des fonds pour les veuves et les orphelins de policiers morts au devoir. Cette randonnée est très impressionnante : environ 1000 motos roulent en meute, la sécurité est assurée par les policiers qui nous escortent, ainsi que par des bloqueurs d’expérience, les autoroutes sont aussi fermées pour nous. C’est émouvant de voir ça! Le départ se fait du Allen Shandler Park le dimanche matin et c’est ouvert à tous!

En 2009, direction Louisville, au Kentucky; on a visité le Louisville Slugger Museum (où l’on fabrique les fameux bâtons de baseball) et le Corvette Museum, à Bowling Green. En 2011, on est allés en Virginie voir le Chesapeake Bay Bridge-Tunnel et le Norfolk Naval Museum. En 2012, direction Tyler, au Texas, où on a fait le tour des distilleries à travers des routes où la vitesse maximale est démesurée. En 2013, Hot Springs, en Arkansas, très belle ville, mais je suis resté trois ou quatre jours à l’hôtel, car la moto d’un de nos compatriotes a brisé. Il a fallu attendre au mardi pour que le concessionnaire ouvre ses portes, puis on a fait venir la pièce par avion pendant la nuit pour procéder à la réparation le mercredi. 

Zabel : Ça fait des anecdotes à raconter! En 2015, vous changez de moto?

Martin : Oui! J’étais tombé en amour avec la Goldwing 40e anniversaire, édition spéciale. Je ne voulais pas changer, mais ça a été plus fort que moi. Mes amis le savaient que je flancherais! (Rires) J’ai laissé ma 2004 à 257 000 km belle comme neuve et peut-être même un peu plus. 

Cette année-là, on est allés à Reno, on a vu le lac Tahoe, Zion National Park, Bryce Canyon National Park, Salt Lake City.

En 2016, on a été à Harrisburg, en Pennsylvanie, visité le musée Hershey, roulé avec nos motos sur le Fontana Dam, au Tennessee (très impressionnant!), exploré Pigeon Forge, roulé la Blue Ridge Parkway au complet, la Skyline Drive au complet. À mon goût, c’était mon plus beau voyage à vie. Dans l’Ouest canadien, mes yeux étaient contents, mais pendant ce voyage-ci, Tail of the Dragon, Deals Gap, c’est mon cœur de pilote qui jubilait! J’adore les courbes en épingle, elles ne sont jamais assez pointues pour moi! Puis, à Highlands, en Caroline du Nord, le voile de la mariée (Briden Veil Falls) sur la route 64 nous a conquis, un rideau d’eau qui passe au-dessus de notre tête! Vraiment spécial!

Zabel : Quels superbes voyages! Je prends des notes!

Martin : 2017, c’était MON voyage. La première fois que je partais à moto seul avec ma conjointe. Habituellement, je me fie un peu sur les autres. Je décide donc d’aller à Terre-Neuve et au Labrador. Je pourrai donc dire que j’ai traversé toutes les provinces canadiennes à moto. Après avoir pris le traversier se rendant de St. Barbe (Terre-Neuve) à Blanc-Sablon (Québec), on roule cinq minutes à l’est, et c’est le Labrador. On a bien essayé d’explorer, mais après deux villages, de la brume, de la pluie et une qualité d’asphalte déficiente, on a viré de bord. On a même rencontré un motocycliste (moto-aventure) qui nous a dit avoir roulé dans les fossés plutôt que sur la route, car c’était moins pire! À Terre-Neuve, on a vu des glaciers, des nids-de-poule, et on a brisé la roue avant. À St. John’s, on a mangé les meilleurs fish’n chips au monde au Duke of Duckworth. Quand j’ai fait part à l’hôtelier de notre expérience, il nous a répondu qu’en fait, le meilleur fish’n chips, on le mange plutôt à Portugal Cove! Donc, le lendemain, en longeant la côte, on est allés comparer ledit repas! Conclusion : le meilleur est vraiment au Duke of Duckworth. (Rires

On voulait aller à Saint-Pierre-et-Miquelon, mais la coordination des horaires de traversiers versus la disponibilité des chambres d’hôtel est très difficile, en plus, on était le 14 juillet, fête des Français. On a donc oublié le projet. On est allés ensuite en Nouvelle-Écosse longer la côte à travers des villages de pêcheurs. Puis je voulais aller à Miramichi. J’ai un ami qui demeure à Grand Falls, au Nouveau-Brunswick. Il m’invite chez lui à 275 km de là (!!!) et on est bien reçus. Pour le retour, malgré les conseils judicieux de mon ami et les indications de mon GPS, je fais plutôt à ma tête et me trompe de chemin. À la fin de la journée, on s’est rendus à Miramichi avec 720 km au compteur plutôt que les 275 km prévus!!! (Rires)

On est revenus en faisant le tour de la Gaspésie; 8500 km en 21 jours, on n’avait pas de date de retour, mais les vacances de la construction commençaient, on a préféré rentrer à la maison.

Zabel : Que représente la moto pour vous?

Martin : La liberté, certainement, mais aussi le fait de me dépasser dans mes habiletés à moto, de m’améliorer. Je ne fais pas le fou, mais en tant que pilote de ma moto, j’aime pousser un peu mes limites. 

Zabel : Eh bien, Martin, merci d’avoir fait partager vos expériences et votre passion aux lectrices et lecteurs de Custom Tour! Merci pour votre générosité et vos suggestions culinaires! Bien hâte de découvrir votre passionné.

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