Entrevue avec Chris Le Rouleux

Entrevue avec Chris Le Rouleux

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L’hiver dernier, je vous présentais le parcours d’Éric Ménard, du Show de moto, sur RDS. En donnant au suivant, il me permet aujourd’hui de vous présenter celui d’un autre passionné au surnom assez évocateur : Chris Le Rouleux.

Dans le monde motocycliste, quelques-uns et quelques-unes se voient attribuer un surnom par leurs pairs. Ce nickname provient souvent d’un trait physique ou de caractère, d’une habitude ou simplement d’une anecdote de la vie du motocycliste et ilpermet entre autres de rapidement distinguer la personne (il arrive d’ailleurs fréquemment que les gens connaissent le nommé par son surnom plutôt que par son « vrai » nom!). Voici donc Christian « Chris Le Rouleux » Beaulieu… vous aurez deviné qu’il en mange des kilomètres!

Entrevue avec Chris Le Rouleux

Alors que l’hiver perdure et que le printemps se laisse désirer, je vais rencontrer Christian afin d’en apprendre un peu plus sur le mythe entourant sa réputation de « rouleux ».  

Zabel : Tu as commencé à faire de la moto très jeune?

Chris : Oui, pas mal… je devais avoir 12 ans. Mes frères et moi on avait un petit Honda 70 cc, un TC70 semi-automatique orange avec deux gros pneus. Une machine increvable! On se promenait avec ça chez moi, à Saint-Tite-des-Caps, hiver comme été! L’hiver, on mettait des chaînes autour des pneus et on allait se promener dans les pistes de skidoo! À tour de rôle on se traînait en skis derrière la moto, on avait du fun! Ç’était le bon temps!

Zabel : De bons souvenirs de jeunesse!  

Chris : Certainement! Vers 1970, un de nos amis un peu plus vieux, Christian Bouchard, s’achète un Triumph. On le voit se promener et on a hâte d’avoir une vraie moto. Je commence alors à rêver. À l’âge de 15 ans, j’ai quitté le foyer familial et commencé à travailler dans un hôpital de la région pour l’été. J’ai finalement prolongé mon « contrat » pendant trois ans! 

Zabel : Ces années t’ont probablement permis de ramasser les dollars nécessaires pour l’achat de ta première moto?

Chris : Oui! Je me suis alors acheté un Norton Commando 850 flambant neuf : 2135 $. Pour le même prix dans le temps j’aurais pu avoir un Yamaha XJ650 2 cylindres, c’était LE modèle populaire de l’époque, mais j’avais un 850 cc pour le même prix! Je l’ai eu un an ou deux, tout a lâché sur ce bicycle-là, les exhaust sortaient tout seuls, mais ça marchait, j’aimais le son. Après, je l’ai changé contre un Oldsmobile Toronado avec un 455! 

Zabel : Oups! Passé au gros quatre roues?

Chris : Ha! ha! ha! oui! Puis j’ai commencé à m’acheter d’autres motos, je suis allé dans le japonais. J’ai eu deux Yamaha Seca 750 1980, un Kawasaki 1000 que j’ai adoré. Puis un Suzuki 1100 1985. J’étais un peu fou dans ce temps-là… J’aurais pu mourir 1000 fois. J’ai fait des choses qui ne se racontent pas!… comme décider de traverser la voie ferrée pendant que les barrières de train, en descendant, me touchaient le dos…

Zabel : Ok!… téméraire le monsieur!

Chris : Dans les années 1990, j’ai commencé à travailler pour Chrysler Canada. J’avais certains avantages qui m’ont donné le goût de tripper char pour deux ou trois ans. Mais au bout du compte, j’ai été 18 ans sans faire de moto…

Zabel : Ouf! ça devait te manquer?

Chris : De moins en moins, mais tous les printemps, j’avais la fièvre. Je remettais un achat potentiel de moto d’année en année. Je me disais qu’un jour j’allais m’en racheter une.

Zabel : Je viens de comprendre ton surnom! Tu essaies de te reprendre pour tes 18 années de pause moto?

Chris : Oui, je pense que c’est ça! (rires) Parce que quand j’étais plus jeune, je ne roulais pas autant… En fait, je roulais souvent, mais pas loin! En 1990, j’ai vendu ma dernière moto et en 2008, je me suis dit : c’est assez! Je me suis alors acheté une moto custom : un Harley Davidson FLHX. Je n’avais jamais essayé ça avant. J’ai roulé 160 000 km avec cette moto. Je l’ai eue le 12 juin et cette année-là, j’ai fait 37 500 km, ma plus petite saison depuis mon retour en force! (rires) L’année d’après, 63 000 km! En 2010, j’ai mis 61 000 km de plus au compteur, et une mégaride en Europe s’ajoute à ça! J’ai adoré mon Harley pour voyager. Solide comme du roc même dans le gravier, plus que mon Super Ténéré, pourtant conçu pour ça.

Zabel : Euh…étais-tu à ta retraite?

Chris : Non. Je roule moins depuis que je suis à la retraite! (rires)

Zabel : Incroyable!…

Chris : En 1985 je rêvais particulièrement d’une moto : la Kawasaki Concours. C’était la première sport touring japonaise sur le marché, elle ressemblait un peu aux BMW. De 1985 à 2006 ou 2007, le modèle n’a pas changé. J’avais alors le goût d’essayer autre chose, je me suis donc acheté une Concours 2011. Lors de la prise de possession de ma moto, je pars avec et tout va bien. Après quinze minutes, j’ai mal aux genoux, et je m’ennuie déjà du confort de mon Harley… Mais je me suis réhabitué et j’ai adoré ma Concours. J’ai roulé 222 000 km en trois étés. 

Zabel : Tu devais rouler 24 heures sur 24 pour en arriver là?

Chris: Non… Je n’allais même pas travailler avec! (rires)Ma plus grosse saison, ça a été 85 000 km.

Zabel : Malgré ton amour pour la Concours, tu l’as troquée elle aussi?

Chris : J’ai eu envie d’avoir quelque chose de plus maniable. Je me suis alors acheté un Ninja 1000. Cet été-là, j’ai fait 58 000 km et un Iron Butt avec (1600 km en 24 heures ou moins)! Je l’ai gardé un an. Ensuite, pour un peu plus de confort, je me suis procuré un Yamaha Super Ténéré, je l’ai gardé deux ans (99 000 km). Je suis un motard tatoué à aucune marque ou modèle de moto. 

Zabel : Après autant de kilomètres au compteur, tu as certainement des anecdotes à raconter?

Chris : En 2009, un de mes chums organise un voyage dans l’Ouest américain. On s’est rendus jusqu’à San Francisco cette année-là. Dans ce voyage j’ai développé un gros problème de vertige. Je n’avais jamais eu le vertige de ma vie! Dans la Grand Mesa National Forest,au Colorado, il fait noir, et un détour de 170 km nous attend. Le froid se met de la partie, la route monte, monte et monte encore. On était trois, moi le dernier. Plus j’avançais, plus je ralentissais, je ne voyais plus mes compatriotes. J’étais brisé et affecté mentalement, impossible d’endurer les courbes et l’altitude. Même les grandes courbes d’autoroute me dérangeaient. 

Entrevue avec Chris Le Rouleux

Zabel : Ouf! As-tu réussi à te sortir de ce traumatisme?

Chris : Oui, heureusement! En 2010, avant la mégaride en Europe, continent des courbes et des hauteurs, je me suis entraîné au mont Washington. Je ne me sentais pas à l’aise dans l’ascension. J’ai eu de la misère, mais j’y suis retourné et ça allait mieux. Quand je suis parti pour l’Europe, j’étais dans cet esprit-là. J’ai finalement cassé ma peur des hauteurs en roulant vite, à l’italienne. Je n’avais pas le temps de regarder en bas!

Zabel : Parle-moi de ce voyage!

Chris : L’Europe, c’est magnifique, c’est vraiment l’fun! On y est imprégné par la culture, l’architecture, l’histoire, et la nourriture y est vraiment exceptionnelle. Quand j’ai vu les premières pâtes qu’on m’a servies par contre, pas de sauce, j’ai grimacé. J’aime ça la sauce, moi, et là-bas ils n’en ajoutent pas aux pâtes! J’ai, malgré mon appréhension, mangé les meilleures pâtes de ma vie! Elles avaient été préparées spécialement pour nous. Ce voyage était extraordinaire! Au début, je trouvais que ça roulait en kamikaze! Mais les conducteurs sont vigilants, ont toujours les deux mains sur le volant ou le guidon, et ça roule vite. Il y a beaucoup de respect entre les conducteurs. J’y retournerais n’importe quand! 

À la veille de partir pour son voyage à Fort Lauderdale – Key West – La Nouvelle-Orléans en tant que guide accompagnateur, son plus grand plaisir est de voir les participants s’extasier devant la beauté des routes et des paysages. Christian roule aujourd’hui en Yamaha FJR 1300 ES et a atteint son demi-million de kilomètres en mai 2016 (depuis 2008). 

Zabel : Merci Chris pour ta générosité et de m’avoir permis de faire partager ton histoire aux lectrices et aux lecteurs de Custom Tour! J’ai bien hâte de connaître ta ou ton passionné!

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