Easy Rider, Quand La Route Est Pavée D’or

Easy Rider, Quand La Route Est Pavée D’or

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1969 : Woodstock, Apollo 11 et les premiers pas sur la Lune, guerre du Viêt Nam, bed-in pour la paix de John Lennon et Yoko Ono à l’Hôtel Queen Elizabeth, match inaugural des Expos de Montréal au parc Jarry et… Easy Rider qui est projeté sur grand écran à New York. La cavale de Dennis Hopper et Peter Fonda allait marquer toute une génération, mais changea aussi complètement l’industrie du cinéma.

Peter Fonda avait fait Wild Angels (1966). Jack Nicholson avait fait Hell Angels on Wheels (1967). Et Dennis Hopper, The Glory Stompers (1967). Pour eux, la moto avait fait son temps au grand écran et il était temps de passer à autre chose. Surtout qu’à Hollywood on était intéressé par les films à gros budget, les James Bond, Planet of the Apes et autres superproductions. 

Pourtant, se basant sur un scénario plus ou moins convaincant d’à peine 21 pages, écrit en cinq jours par Peter Fonda, Dennis Hopper et Terry Southern, Columbia accepta de financer le film avec un minuscule budget de 340 000 $. Toutefois, le récit de Wyatt et Billy qui quittent Los Angeles après avoir vendu une bonne quantité de drogue pour se rendre en Nouvelle-Orléans, puis ultimement atteindre la Floride, marqua le retour au cinéma de réalisateur, celui où l’art prône sur les revenus attendus par les producteurs. 

Un tournage difficile

Au fil des entrevues, les propos recueillis auprès de ceux qui ont travaillé de près ou de loin au film Easy Rider sont souvent contradictoires, voire même tout simplement confus. Difficile donc de connaitre la vraie histoire du tournage de ce western moderne où les chevaux étaient remplacés par des choppers. Une chose est sûre, la genèse du projet et le plateau d’Easy Rider ont été marqués par les bagarres, les hostilités, de longues improvisations, les problèmes financiers et des joints roulés à la chaine. Il faut savoir que la plupart des scènes où les protagonistes consomment de la drogue, incluant celle autour du feu où se retrouvent Fonda, Hopper et Nicholson, étaient réellement filmées sous influence.

Les longues improvisations, dont une scène de plus de 30 minutes tournée dans un petit café de la Louisiane avec des locaux qui disaient exactement ce qu’ils pensaient des trois motards, sans script et sans préparation, donna des mots de tête à Hopper. Il se retrouva initialement avec un film d’une durée totale de trois heures qu’il dû charcuter de moitié. Cela ne l’empêcha pas de remporter le prix de la Première Œuvre au Festival de Cannes en 1969 ni de faire entrer le film en compétition pour la Palme d’Or. 

Et les motos dans tout ça?

Quatre exemplaires de la moto Captain America ont été construits pour le film, toutes à partir de Harley-Davidson Panhead achetées au département de police de Los Angeles. Trois ont été volées pendant le tournage et la dernière a brûlé dans la scène finale du film. Les constructeurs Clifford «Soney» Vaughs et Ben Hardy, qui ont créé la moto, sont demeurés pratiquement inconnus jusqu’en 2006. C’est un épisode de History of the Chopper, à Discovery Channel, qui leva enfin le voile sur leur identité. Beaucoup de controverse entoure la construction de Captain America et la contribution de Vaughs et Hardy.

Les motos étaient tout sauf confortables et certainement pas conçues pour faciliter la vie des acteurs et l’équipe de tournage. Dans le documentaire Easy Rider: Shaking The Cage,Peter Fonda explique que la plupart des scènes de motos étaient tournées à des vitesses qui n’excédaient pas 40 km/h, pour ne pas que l’arrière-plan soit flou. Les caméras étaient attachées avec des cordes à l’arrière d’une familiale ou encore placés sur des trépieds tenus en place par des poches de sable dans une voiture décapotable. 

Le dernier film de moto?

La question se pose, mais la réponse divise. Est-ce que le film Easy Rider aura été le dernier vrai film de moto? Que l’on se tourne vers Hollywood qui nous a donné Wild Hogs ou vers le cinéma indépendant, canadien par-dessus le marché, qui nous a donné One Week, impossible d’élever un film de moto au statut de « film culte » depuis la sortie du road movie de Hopper et Fonda. 

Certains diront que Best Bars in America, qui a malgré tout passé totalement sous le radar, aurait pu lui aussi entrer dans la légende. D’autres clameront que la palme revient à 21 Days Under the Sky, qui est pourtant beaucoup plus du type documentaire que fiction. D’accord, on peut parler de Thelma et Louise, si l’on fait abstraction que les deux héroïnes traversent le pays en Ford Thunderbird 1966 et non pas en moto.  Et puis quoi d’autre? Rien.

En effet, c’est comme si Easy Rider avait scellé le sort des road movies. La politique de l’époque, le soulèvement social de la fin des années 1960, le rêve d’une Amérique différente, la libération et l’émancipation des femmes, mais aussi celle des Noirs, les multiples courants de la contre-culture américaine et le magnétisme de la route, tout y était. Comme si, pour un instant, les astres étaient parfaitement alignés pour créer le seul, et unique, film culte de moto.

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