Le side-car est un dérivé de la moto, avec une nacelle et une roue supplémentaire à droite. Il a été créé pour des raisons utilitaires au début du siècle dernier. C’était une façon économique de se déplacer à une époque où les voitures étaient rares et chères. Les anglais avaient même créé un modèle en osier tressé, qui est à l’origine du nom populaire « panier ». Comme tout véhicule méconnu, il est souvent décrié par les motocyclistes purs et durs, alors qu’il est très attachant et original dans sa conduite. Il faut oublier la stabilité, mais son pilotage est captivant et nécessite une formation. Chaque courbe est une aventure où le dosage de l’accélération ou du freinage requiert toute l’attention du pilote. Apprenez-en plus sur ce véhicule original et passionnant, et découvrez les différences principales avec un Can-Am Spyder.
Une conduite à part
Oubliez tout ce que vous connaissez sur la moto, le side-car est différent. L’ajout de cette troisième roue transforme radicalement la dynamique du véhicule. Avant de vous aventurer sur la route, une séance d’entraînement à basse vitesse dans un espace dégagé est recommandée.
En roulant en ligne droite, il est nécessaire de tenir fermement le guidon. Les virages à droite demandent une attention particulière : le panier a tendance à se soulever. La solution est de maintenir une accélération constante. La roue arrière motrice plaque le side-car au sol, tandis que le freinage risque de provoquer une levée du panier. Avec l’habitude, ce n’est pas bien grave. Mais un freinage brutal dans une courbe à droite peut envoyer le véhicule sur le côté gauche de la route.
Virages à gauche : l’importance du contrôle
Les virages à gauche présentent un comportement inverse. Le side-car suit naturellement la courbe, sans nécessiter d’accélération.
Attention de ne pas freiner trop brutalement. La roue arrière pourrait décoller du sol, avec le risque de planter le nez du side-car dans l’asphalte.
Une fois les techniques assimilées, la conduite du side-car se révèle ludique et captivante, qui ne ressemble à aucune autre. Elle offre une expérience unique, où chaque virage est un défi à relever.
Familial, baroudeur ou sportif
Le side-car actuel se divise en plusieurs catégories. Certains veulent emmener leur enfant avec eux pour du tourisme. Ils vont privilégier un modèle familial avec un grand coffre pour transporter les bagages.
D’autres baroudeurs vont vouloir parcourir le monde avec leur moto d’aventure. Ils voudront un modèle léger, avec une garde au sol plus haute pour affronter tous les types de route.
Enfin, les sportifs rechercheront la performance et la vitesse. Ce concept, pratiquement inconnu au Québec, est plus populaire en Europe. En championnat de rallye, les trois-roues ont démontré qu’ils pouvaient rouler aussi vite que les motos.
Lois et règlementation
Le side-car, également appelé nacelle, est peu réglementé. Il est un accessoire de la moto et non pas un véhicule à part entière. Dans le Code de la sécurité routière du Québec, il est écrit que « lorsqu’une motocyclette est équipée d’une caisse adjacente, cette dernière doit être munie d’un feu rouge à l’arrière, placé le plus près possible de l’extrémité droite de la caisse. » D’autre part, la présence d’un frein sur la roue du side-car n’est jamais exigée. Une mention est ajoutée pour le transport d’un enfant dans une nacelle latérale. Il est interdit de transporter un enfant de moins de 9 ans ou plus petit que 145 cm (4 pieds 9 pouces).
Harley et Ural
Harley-Davidson a commencé dès 1914 à fabriquer des side-cars et en a livré à l’armée américaine à partir de 1918. La « nacelle » restera au catalogue pour un usage civil. En 1966, la carrosserie sera fabriquée en fibre de verre, jusqu’à l’arrêt du side-car en 2011. Elle sera remplacée par les trikes à trois roues. Toutefois, des modèles spéciaux sont toujours fabriqués pour les services secrets et peuvent être utilisés dans les cortèges présidentiels.
Le side-car URAL est assez populaire au Québec. C’est une moto et un side-car qui ont été produits initialement dans les années 1940 en Russie. L’ensemble a été copié sur la BMW R711 et son panier utilisé pendant la seconde guerre par les Allemands. Il n’est pas très rapide, mais il se déplace même sur les terrains difficiles, avec une marche arrière en prime.
Le moteur est un bicylindre à plat de 749 cm3, quatre temps à injection, refroidi par air, qui développe 41 chevaux à 5 500 tr/min.
Récemment, des entrepreneurs américains basés à Redmond, Washington, ont racheté l’entreprise Ural Motorcycles, qui fabrique maintenant au Kazakhstan. La marque Ural est toujours distribuée chez Goulet Moto à Sainte-Thérèse (QC).
Side-Car Québec Club et Mammouth
Les passionnés de side-car se retrouvent sur la page Facebook du Side-Car Québec Club. Son administrateur, Éric Boulianne, est un artisan spécialisé qui installe et adapte des side-cars depuis de nombreuses années. Expert en Ural, Dnepr et BMW, il est même en train de fabriquer ses propres modèles, tout en métal.
Certains side-caristes québécois ont repris l’idée d’un rassemblement hivernal comme les célèbres Éléphants en Europe. Le rassemblement des Mammouth se retrouve à Sainte-Véronique dès la mi-mars, avec une soirée au coin du feu et une nuit sous la tente, malgré le froid.
Side-car ou Spyder : trois roues, deux univers
Le side-car et le Spyder offrent tous deux une expérience de conduite à trois roues, mais ils sont diamétralement opposés.
Le side-car est composé d’une moto avec un panier rajouté à droite. Les deux roues sont sur le même axe, avec la troisième roue sur le côté.
Il ne possède pas d’aides électroniques à la conduite. Il demande un pilotage actif, une attention soutenue et une maitrise du guidon. Il offre des sensations de pilotage authentiques et musclées. Il se conduit avec le même permis de conduire 6A que la moto.
Le Spyder est composé de deux roues à l’avant et d’une roue à l’arrière, une architecture semblable à un Ski-Doo, autre véhicule fabriqué par le constructeur québécois BRP.
Il est équipé de beaucoup d’aides (contrôle de stabilité, antipatinage, ABS, servodirection). Il corrige les erreurs et prévient les accidents, même si certains peuvent trouver cela intrusif. Il offre une conduite plus détendue, plus stable qu’un side-car. Au Québec, le permis 6E nécessaire pour sa conduite est obtenu en une journée de formation théorique et pratique.
En résumé, le Spyder satisfait les personnes qui souhaitent retrouver les sensations d’une moto sans les contraintes de l’équilibre. Il permet aux nouveaux utilisateurs d’obtenir facilement une licence et de prendre la route rapidement.
Le side-car s’adresse aux motocyclistes qui veulent conserver leur moto, profiter d’une conduite authentique et virile, privilégiant des compétences en pilotage