Entrevue de Zabel avec Robert Sacks

Zabel vous présente son entrevue avec

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C’est un samedi ensoleillé d’avril que je me rends au garage de Robert Sacks à Châteauguay, évidemment avec un détour imposant en raison de la fermeture du pont Mercier… Bob est un excellent conteur. Et, croyez-moi, il en a des choses à raconter. Avec cette entrevue, il m’aurait fallu au moins 1000 pages pour relater toutes les anecdotes et les souvenirs mémorables racontés (et il prend soin de me dire que cela ne représente qu’une infime partie de ses expériences!). Sans compter tous les fous rires qui les accompagnaient!

Zabel vous présente son entrevue avec

Zabel : Bob, à quand remonte ton amour pour la moto?

Bob : Aussi loin que je me souvienne, ma passion pour la liberté et pour la moto a toujours fait partie de ma vie. Mon père m’a toujours dit : « Je savais qu’un jour tu serais passionné par le monde de la moto! ». Tout petit (vers 3-4 ans), avec mon petit tricycle à pédales, j’avais réussi à « user à fesse » mes roues pleines! Je faisais des starts dans le rond-point devant chez nous à Ste-Dorothée! J’en ai fait des kilomètres en tournant en rond! Je rentrais pour manger et je retournais « rouler ». C’est donc à cette période que j’ai découvert la liberté sur des roues! Je me souviens d’un matin très tôt, je suis sorti en douce avant que mes parents ne se lèvent, et j’ai chevauché mon petit tricycle, direction chez grand-papa, seul! Eh bien, j’ai terminé ma ride escorté par la police! (rires). J’avais décidé que j’étais capable de partir seul chez mes grands-parents qui habitaient à quelques kilomètres de chez moi! 

Zabel : (Rires) Et les bicycles à moteur, eux?

Bob : Une couple d’années plus tard, pas très loin de chez moi, il y avait un groupe d’amis qui avaient des Harley. J’étais fasciné par leurs machines! Alors, je m’arrêtais de temps en temps pour les admirer. Quand je les voyais (ou plutôt,  les entendais, tous des straight pipes à l’époque!), le temps s’arrêtait pour moi! Je trouvais ça cool! J’avais 7-8 ans… 

Zabel : Avec quel genre de machine as-tu commencé à rouler?

Bob : J’ai eu des motocross. J’allais faire de la trail au mont Laval avec des chums. J’ai eu un Honda 70cc, un Suzuki RM 80, un RM 125, puis un Yamaha 250. 

Zabel : Et avec les motocross, la mécanique s’est mise à t’intéresser?

Bob : Oui! Vers l’âge de 12 ans, suite à la séparation de mes parents, je me suis retrouvé sur la Rive-Sud, et c’est là que j’ai connu Jimmy Higby, le fameux mécanicien! J’achète un Yamaha RD 350 avec le moteur sauté. Mon père part travailler et je me donne le défi de réparer le bicycle. Je le défais au complet, la base du moteur sur ma commode, les têtes et les cylindres sur les tables de chevet, l’huile qui dégouline… mon père capotait. Depuis que je suis jeune, j’aime défaire n’importe quoi! Le poêle, mon vélo, le mélangeur, la laveuse et… je les remonte! 

J’ai réussi à remonter mon RD 350… Il ne roulait pas parfaitement, mais le voisin, qui avait une shop de bicycle, m’a aidé à comprendre mes erreurs. C’est devenu mon premier bicycle de route. J’ai 15 ans. Ensuite, j’ai eu un Triumph et un Norton. J’ai eu ma première Harley à 20 ans.

Zabel : C’est la meilleure façon d’apprendre! Ton père en a vu de toutes les couleurs avec toi?

Bob : Oh oui! Mais, il m’a toujours encouragé! Il s’est acheté un Honda Shadow 750 et on est partis ensemble. Il faut savoir que, plus jeune, mon père a habité au Connecticut. Il me disait toujours : « Un jour, je vais t’emmener manger un grinder (sandwich, spécialité locale) à Greenwich au Connecticut ». On est en 1984, je demeure à St-Lambert et tout le monde sait que les samedis matins, on part rider de chez Bob. Un jour, mon père est le seul au rendez-vous. Je lui demande : « Où veux-tu aller? » Il me répond :  « On va aller diner… » Mais, il ne me dit pas où! « Apporte-toi un gros manteau!… », me dit-il… On traverse les lignes, on mange, on continue pour finalement arriver à Greenwich au Connecticut vers 22 h! Finalement, j’ai mangé le fameux grinder le lendemain midi après avoir eu droit à une visite touristique du village avec les souvenirs de mon père qui venaient avec! Toute une aventure! 

Un jour, mon père s’est acheté un FLH et je lui propose alors de partir en road trip. Il ne s’attendait pas à partir en camping! Chef Boyardee inclus! (Rires) C’était la dernière fois qu’il couchait par terre! (Rires)

Zabel : Tu me sembles très aventureux!

Bob : Mon besoin de liberté est toujours présent, et j’avais mon père qui m’encourageait toujours dans mes projets de fou! Quelques fois, je suis parti longtemps aux États-Unis en solitaire… Une fois, pendant 14 mois, et une autre fois, 16 mois! J’ai traversé 31 États. C’était le bon temps. De belles rencontres aussi!

Zabel : Quel est ton plus récent road trip?

Bob : Après avoir été dans l’Ouest canadien 4 fois, en 2013, un autre beau projet m’attendait! J’ai loué ma maison, vendu mes meubles et je suis parti dans l’Ouest canadien avec ma blonde et mon chum Jukebox. J’avais envie de revivre mon trip de jeunesse, mais sans être rushé. J’ai eu envie d’explorer, de découvrir du pays, et ce, sans limite de temps, sans plans! C’est comme ça que j’ai découvert, entre autres, les Badlands canadiennes. Je suis revenu après 3 mois et demi. En Colombie-Britannique, après avoir eu un trouble mécanique, on a rencontré un vieux biker indien (Beaver) à Squamish. Beaver a un garage et il nous a presque adoptés! Après nous avoir accueillis à bras ouverts, il m’a laissé travailler dans son garage (alors qu’il ne laissait personne jouer dans ses outils). Grâce à lui, on a assisté au Block party du village. On y ferme les rues, on y joue de la musique, de la bouffe en masse, un sculpteur à la tronçonneuse qui crée un ours dans un tronc d’arbre! Vraiment, wow! Ça nous a permis de prendre de vraies vacances, de s’arrêter une semaine, comme quoi tout arrive pour une raison! On a connu plein de monde, des gens serviables et aimables.

Zabel : La route de ta vie est remplie de coïncidences et de rencontres incroyables! Quelle moto conduis-tu maintenant?

Bob : Je ne jurais que par mon Springer jusqu’à tout récemment, puis un jour, lors d’un voyage en Gaspésie, mon chum Dan me propose d’essayer son FLHX (moi qui trouvais ça pépère à l’époque!) en échange de mon Springer. Coup de foudre! Alors, j’ai fait le grand saut! Je roule maintenant en X et je l’ai monté à mon goût…!

Zabel : Qu’as-tu fait de ton hiver?

Bob : Cet hiver, je me suis loué un garage pour travailler sur mon bike et ceux de mes amis. Le Bob’s Bobber Shop (clin d’œil aux barber shops où les chums se rencontrent pour jaser). Ça m’a tenu pas mal occupé. Mais l’appel du large est toujours là! 

Zabel : Qu’aimes-tu le plus dans le monde de la moto? 

Bob : La moto, c’est comme un steak. C’est bon un steak tout seul, mais c’est meilleur avec les patates, la salade et un bon verre de vin! Tout ça ensemble fait un tout. Ça agrémente ton steak. La moto, c’est pareil. Liberté, voyage, découvertes, imprévus, performance, mécanique, etc. Pas de GPS! En bicycle, tu ne te perds pas! Tu découvres! Une route est barrée? Ça te permet de voir autre chose que tu n’aurais pas vu si l’autre route n’avait pas été fermée! Un bris mécanique? Ça te permet de rencontrer des gens serviables! Tu vis un événement. Quand tu pars en bike, il ne faut pas que tu ailles d’attentes! C’est l’ensemble de tout ça! Même quand tu roules avec d’autres personnes, tu es quand même seul avec toi-même, avec tes pensées… C’est une thérapie, un tune-up personnel. J’aime partir sur un coup de tête. Comme avec mon chum Frank, on est partis tard un soir pour arriver à Oshawa à 6 h du matin. Ensuite, Wasaga Beach et le parc Algonquin traversé de bord en bord. 3800 km en trois jours! 

Zabel : Merci Bob pour ce merveilleux partage! Tu es un vrai passionné et ça fait du bien de t’entendre! Je te souhaite plein d’autres kilomètres de découvertes! 

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